mardi 24 avril 2007

Le travail des femmes en France : trente ans d’évolution de MARTINE LUROL

Le travail des femmes en France : trente ans d’évolution
des problématiques en sociologie (1970-2000)

DE MARTINE LUROL
Le texte que j’ai du analyser et que je vais aujourd’hui vous présenter s’intitule : Le travail des femmes en France : trente ans d’évolution des problématiques en sociologie (1970-2000) il a été écrit par Martine Lurol en Mars 2001.

Tout d’abord je vais vous expliquer comment j’ai préparé cette présentation. Premièrement j’ai lu mon texte entièrement une première fois pour comprendre de quoi il s’agissait, avoir une vision globale de l’article. Puis je les relu une seconde fois en surlignant les idées principales de l’auteur et ce qui me paraissait le plus important. Ensuite j’ai fait un résumé de tout ce que j’avais surligner auparavant. A la lecture de l’article j’ai remarqué que tout au long de son texte, Martine Lurol s’appuie sur différents auteurs et ouvrages pour étayer son argumentation. En partant de ce constat ainsi que de mon résumé, j’ai utilisé internet pour aller chercher des informations sur les sources que Martine Lurol mentionnait dans son article, comme cela j’ai pu développer mon résumé, établir des liens avec d’autres auteurs et d’autres ouvrages pour en arriver à mon travail finalisé.


Avant tout, je vais vous présenter en deux mots l’auteur de ce texte. Martine Lurol est chargée de mission et sociologue au CEE, c'est-à-dire le Centre d’Etudes de l’emploi. Ses domaines de compétences sont la Sociologie du travail et de l'emploi et la sociologie des politiques publiques.

Pour se faire, Martine Lurol utilise surtout des méthodes qualitatives en sociologie (comme par exemple les enquêtes de terrain, enquêtes auprès des personnes).Au niveau de ses thèmes de recherche, Martine Lurol se penche surtout sur :Les politiques publiques concernant l'emploi et l'égalité entre les hommes et les femmes,Relations travail et hors-travail ,Représentations et pratiques du temps de travail,les 35h,ainsi que la Précarité.

Je vais passer à présent à la présentation proprement dite de mon texte. Je l’ai divisé en 2 parties : la première que l’on pourrait intituler : Le féminisme naît du travail domestique féminin .Puis une seconde partie appelée : Inégalité du travail homme/femme.
Tout au long de ma présentation, il faut surtout garder en tête que les thèses misent en avant dans ce texte
Ont une trentaine d’années, donc ne sont plus à l’ordre du jour aujourd’hui.

En guise d’introduction nous pouvons dire qu’en France, depuis les années soixante-dix, les problématiques traitant du travail des femmes se sont transformées. Les années 70 représentent un tournant dans le travail des femmes dû à différents facteurs.(notamment l’expansion de la consommation et une demande accrue de main d’œuvre).De ce fait, Les femmes au foyer entrent sur le marché du travail.
Parallèlement le mouvement féministe dénonce l’oppression des femmes par les hommes. Dans ce texte, nous tenterons de montrer comment les problématiques appliquées au travail des femmes ont évolué en sociologie au cours de ces trente dernières années.

Au niveau de l’ Evolution de la condition féminine ( p 6)

Les années soixante-dix se caractérisent par une croissance économique importante,favorisant le plein emploi.Additionné à ce phénomène, il y a de plus en plus de femmes scolarisées. A cette période il n’y a que peu de sociologues qui s’intéressent à la condition féminine et commencent à rendre visibles les inégalités entre les sexes dans l’activité professionnelle. Parmi les sociologues traitant du travail des femmes, on distingue trois courants théoriques. Guilbert (1966),

dans la lignée de Friedmann ,Naville (1964) et du courant marxiste. Michel en (1967) dans l’ouvrage intitulé Activité professionnelle de la femme et vie conjugale, met en avant l’exploitation domestique des femmes et les rapports de pouvoir qui se jouent dans la famille.Ces recherches montrent pour la première fois que les femmes actives occupent les emplois les moins qualifiés et les moins payés, ont une vie professionnelle discontinue et plus courte que les hommes, sans possibilité de carrière, et occupent la plupart du temps des emplois subalternes ou à temps partiel.

Aujourd’hui j’ai tout de même le sentiment que les choses s’équilibrent du fait que les femmes deviennent de plus en plus indépendante, le mariage n’est plus aussi important que dans le temps , en conséquence les hommes doivent plus en plus se plier aux tâches ménagères s’ils veulent réussir à garder leurs femmes. En mettant au coeur des débats le travail domestique ,Chaudron dans Les transformations des problématiques sur le travail des femmes en France (1960-1980) écrit en 1980 emploie l’expression « d’oppressions Spécifiques » auxquelles les femmes seraient confrontées au quotidien à domicile.

Passons à présent au féminisme .( p 7)

Selon le mouvement féministe Deux tendances s’affirment : la première pense que toutes les femmes ne sont pas opprimées au même niveau selon la classe sociale à laquelle elles appartiennent ; la seconde reconnaît une oppression commune et spécifique à toutes les femmes.

Selon Martine Lurol le travail domestique à l’origine du mouvement féministe

Les analyses des militantes féministes partent de l’oppression des femmes produite par la relation de couple. Les analystes s’attachent à montrer que l’ensemble des femmes sont astreintes à la production domestique ou familiale, Selon Delphy en 1970 dans «Libération des femmes, année zéro » les femmes sont une classe exploitée et compare le mari à un EMPLOYEUR ( p 7). Ici on compare le mari à un employeur ; mais gardez encore à l’esprit que ces idées ont plus de 30 ans, aujourd’hui la donne à changer.

Si on se place du côté marxiste, les tâches domestiques sont reléguées dans le «hors travail» et ne sont pas socialement reconnues. Elles ne sont donc pas comptabilisées dans le produit national brut (PNB), ce qui n’est pas le cas lorsqu’elles sont effectuées hors de la famille, par des spécialistes. Pour les marxistes on ne peut pas mesurer le travail domestique féminin car il ne crée pas de valeur.


Observons à présent les rôles et rapports entre sexes.

De Singly (1987) dans Fortune et infortune de la femme mariée. Sociologie de la vie conjugale, est très dur à mon goût, selon lui la force de travail de la femme par l'homme est en échange de son entretien, il évoque des négociations entre les conjoints, L'étude montre que ce phénomène décroît à mesure que s'élève le niveau scolaire et professionnel de la femme.

Les analyses en termes de rapports sociaux de sexes montrent que si le travail domestique est effectué par l'homme ou par la femme, il change de sens. S'il est pris en charge par les
femmes, il définit leur place dans la famille.



En revanche si les hommes participent à ce travail ; ils assurent des taches relevant d’ une compétence spécifique comme l’énonce Chabaud 1984 dans «Problématiques de sexes dans les recherches sur le travail et la famille» .De ce fait , le mari préférera gérer le budget et s’occuper des comptes ce qui lui donne du pouvoir, et laissera à sa femme l’ensemble des tâches ménagères.

Kergoat en 1978 dans «Ouvriers, ouvrières» explicite le rapport au travail entre le travail professionnel et le travail domestique ; les femmes devenant ouvrières ne le sont pas à cause de leur sous formation mais parcequ’elles sont bien formées grâce au travail domestique. Les qualités de rapidité et de minutie leur sont innées. ( p 10).
Kergoat montre que la mobilité horizontale des femmes , par exemple quand elle passe du secondaire au tertiaire, même si elles occupent des emplois différents , sont toujours déqualifiés et sous payés .
On peut dire que ce qui ressort de ces théories est que la place des femmes dans le milieu professionnel est le reflet de la place qu’elles occupent au sein de leur famille.
Dans une enquête qualitative portant sur les femmes non qualifiées, AM Daune Richard (1983) montre que plusieurs d'entre elles ont dû renoncer à acquérir une formation pour aider ou remplacer leurs mères dans les tâches domestiques.

Lorsqu'elles ont suivi une formation, la plupart ont été poussées par leur famille dans des filières considérées comme «utiles» à une femme mariée et mère de famille, comme la cuisine ou la couture.
Ainsi elles Habitent dans le quartier où est localisée leur entreprise pour être absente le moins de temps possible de la maison.
Attention il faut garder à l’esprit qu’AM Daune Richard a écrit cela en 1983, aujourd’hui les femmes ne se soucient plus de travailler proche de chez elles pour être présente le plus possible à la maison, au contraire elles sont de plus en plus indépendantes, et justement fuient leur domicile en travaillant et font un maximum de loisirs.


SOfer en 1984 est très dur dans ses propos dans son ouvrage mais énonce la réalité des choses : La division du travail entre les hommes et les femmes, ( p 13) :pour lui «les femmes ont été jusqu'à maintenant considérées de façon quasi universelle comme des instruments de reproduction au service de l'homme». Cet état de fait entraîne une infériorité économique globale des femmes sur le marché du travail. Celle-ci se manifeste par une importance secondaire accordée par les femmes à leur insertion professionnelle, une moindre formation professionnelle, une moindre mobilité, ce qui a pour conséquence des inégalités dans les salaires, dans les types d'emploi occupés.


II L’inégalité entre le travail féminin et masculin

Le travail à temps partiel se développe en effet là où il y a des femmes. Selon Maruani 1985 « C’est à elles qu’on le propose ou qu’on l’impose en priorité ou en exclusivité ».
De plus il ne faut pas croire que le travail à temps partiel est forcément une chance , une meilleure articulation entre temps de travail et temps libre. Une enquête de Bué ,en 1986 précise que le travail à temps partiel n’exclut pas de très longues journées de travail, avec des horaire très flexibles . De plus les salariés sont plus souvent astreints à travailler le week-end que les salariés à temps complet.
Attention : Sois disant que le temps partiel qui est proposé aux femmes est proposé pour leur permettre une meilleure conciliation entre activités professionnelle et domestique. Je trouve hallucinant de lire des bêtises pareilles, la réalité des choses, l’entreprise ne se soucis aucunement d’offrir un tps partiel à des femmes pour qu’elles puissent concilier leur travaux domestiques, l’entreprise en a strictement rien à fiche, ce qu’elle veut c’est maximiser son bénéfice, si les entreprises font appel à un tps partiel c’est seulement pour faire des économies, c’est tout ! Mais ca peut etre une politique d’entreprise en terme de communication en disant: OUI NOUS OFFRONS DES TPS PARTIELS AUX FEMMES POUR QUELLES CONCILIENT LEURE TRAVAIL A DOMICILE, les entreprises sont contraints à dire cela pour leur image de marque.

Ensuite
Une recherche sur les employés masculins et féminins de la sécurité sociale (Battigliola, 1984) montre encore les inégalités hommes/femmes. Ainsi, au bout de dix ans d'ancienneté, les hommes et les femmes interviewés, de profils identiques, occupent des positions très différentes : une partie des hommes est passée cadre ou agent de maîtrise grâce à des formations ou par promotion interne, aucune femme n'a eu de proposition à un poste d'encadrement, la grande majorité stagne à des postes très féminisés. Cette différenciation jouerait ensuite sur le fonctionnement de la familial.


Selon Marine Lurol, L’emploi des femmes est perçu sous deux axes différents : dans certaines entreprises, dès que des difficultés économiques apparaissent, c'est l'emploi des femmes qui est menacé. Dans d’autres entreprises, la main d'œuvre féminine est un atout car elle est moins chère, plus docile, plus agile, moins exigeante.


La politique de lutte contre le chômage conduit à aggraver la pauvreté des salariés ainsi que la situation en France par la création d’emplois à temps partiels sans qualification ou d’emplois sous-qualifiés à statut précaire et sans évolution de carrière. Finalement à mon avis, la précarité est une sorte de chômage camouflé par les politiques. Le développement du travail à temps partiel favorise l'émergence d'une catégorie de «travailleurs pauvres» peu qualifiés. Le tps partiel masque la réalité , car grâce à lui les chiffres du chômage baissent mais parallèlement on observe en contrepartie l’émergence de travailleurs pauvres.

7 Les écarts de salaire

Les modèles de (Sofer, 1995) ou de Silvera montrent à niveau de formation, d’expérience, catégorie professionnelle, d’âge, de secteur d'activité supposés équivalents, les femmes gagnent encore entre 10 et 15% de moins que les hommes. La persistance de préjugés sociaux à l'égard du travail des femmes : relative à leur moindre disponibilité dans le travail, moindres besoins financiers du fait de la rémunération du mari, etc., ont des conséquences sur les salaires

On note une absence de dynamisme en matière de négociation salariale chez les femmes. De plus, l'attribution des primes se fait davantage en faveur des hommes, dans la mesure où des facteurs de discrimination importants interviennent pour les femmes : absentéisme pour garde d'enfants, promotions moins fréquentes...

D’autres évaluations effectuées au Canada ont montré que les catégories d’emploi à prédominance féminine étaient sous-payées par rapport à des catégories masculines de même valeur, on observe ces résultats (dans L’équité salariale, mise en oeuvre et enjeux, de Chicha en 1997)

8 Au niveau du chômage

Les taux de chômage s'élèvent à 10,2% pour les hommes et 13,8% pour les femmes selon l'Insee en mars 1998, soit un écart de près de 4 points.

Quelles que soient la profession et la catégorie socioprofessionnelle, les taux de chômage des femmes sont supérieurs à ceux des hommes, Le système de congé parental, tel que revisité par la loi sur la famille de 1994 qui incite certains parents, en fait des femmes, plutôt de milieu modeste, à quitter le marché du travail, va dans ce sens .Selon Demaziere en 1999 dans «Les logiques de recherche d’emploi, entre activités professionnelles et activités domestiques» au chômage, les femmes ont plus de difficultés que les hommes à retrouver un emploi, car elles doivent concilier la recherche d'emploi et le travail domestique, alors que les hommes se centrent exclusivement sur la démarche de recherche.
A mon avis cette tendance s’inverse car les femmes n’hésitent plus à mettre leur conjoint dehors et à vivre seul, on observe cela par une dévalorisation du mariage et accentué à ce phénomène une augmentation des divorces.

Le marché du travail semble devenir de plus en plus l'élément central qui détermine nos rythmes de vie : le développement de la flexibilité et de la diversification des horaires de travail entraîne un émiettement du temps et par répercussion une complexité de la vie familiale . Une enquête récente montre qu’une majorité d’hommes et de femmes est à la recherche d’un meilleur équilibre entre travail et hors travail (Godechot, Lurol, Méda, 1999).



Finalement, au niveau des études et de la formation, on en revient à ce qu’on disait la semaine dernière .
Aujourd’hui le taux de scolarisation des filles n'a cessé de croître, et les filles accèdent plus souvent que les garçons au baccalauréat. Cette avance se retrouve également dans l'enseignement supérieur. À l'université, la part des filles était de 44% en 1968, 50% en 1980, 52% en 1985 et 55% en 1993 (Marry, 1995). Dans ce domaine, l'égalité semblerait donc acquise. Cependant, là encore, cette égalité apparente masque des différences. Un fort clivage existe entre filières féminines et masculines. De plus, le nombre de filières intéressant les filles est plus restreint que pour les garçons .Les filles suivent des études moins longues et surtout elles restent, malgré une tendance à la hausse ces dix dernières années, peu présentes dans les classes préparatoires et les écoles d'ingénieurs


Une recherche sur les Écoles normales supérieures et l'École polytechnique, ouverte aux filles en 1992,
montre que très peu d’entre elles se présentent et réussissent les concours de sélections. La mixité des grandes écoles a entraîné une quasi disparition des filles



Pour conclure sur la question de la discrimination H/F. On peut dire tout simplement que ces discriminations ont depuis toujours existé et la femme a toujours été reléguée au second plan derrière l’homme. Je voudrais vous relire les propos de qui résume bien la réalité en disant que lui «les femmes ont été jusqu'à maintenant considérées de façon quasi universelle comme des instruments de reproduction au service de l'homme».
Historiquement, préhistoire, Grèce, Antiquité, Royauté, entre deux guerres.
Aujourd’hui malgré certains interdits juridiques qui one été levés pour permettre aux femmes d’entrer sur le marché du T, les discriminations persistent.
1924 accès à l’université 1944 Droit de vote/ 1965 suppression de la tutelle maritale.
De toute manière, observons le nombre de femmes présidentes, de femmes PDG, de membre du parlement européen, du sénat…EN gros il y a 95% d’hommes, et ces postes sont offerts exclusivement aux hommes. Ce que je veux dire c’est que la discrimination existe depuis la naissance de l’être humain sur terre, donc ce n’est pas en 30 ou 50 ans que l’on peut changer des choses ancrées dans le monde entier, et que l’on retrouve dans tous les domaines. La seule chose qui pourrait faire avancer les choses, ce sont des mouvements massifs de millions de femmes pour obliger les politiques à mettre en place des quotas dans tous les domaines pour qu’il y ait 50% d’hommes et 50% de femmes. Le problème , aujourd’hui c’est que les gens constatent les faits mais n’osent pas tous se serrer les coudes et manifester massivement tant que rien n’aura évolué. C’est l’individualisme qui règne aujourd’hui au détriment du collectivisme.

Monographie Infirmière Libérale

INTRODUCTION


Fort peu d’études se sont attardées sur le métier d’infirmière libérale. Ce fait est a priori plutôt étonnant, compte tenu de la place particulière qu’occupent, au sein des interventions médicales à domicile, les quelques 55 000 professionnels en exercice en France aujourd’hui...Les femmes représentant, environ 86 % de ces professionnels exerçant en libéral.

A l’heure actuelle, on assiste à de nombreuses mutations au sein de ce groupe. En effet, selon les propos de professionnels ; le métier d’infirmière libérale évolue dans le mauvais sens car nous assistons de plus en plus à une dévalorisation du travail. Les pratiques des infirmières libérales se limitent de plus en plus à de simples travaux d’aides ménagères ou psychologiques.

J’ai choisi d’effectuer ce travail sur les infirmières libérales, car souffrant de la maladie de Crohn depuis 2 ans, je voulais faire un clin d’œil à ces femmes qui ont sues être là pour moi dans les moments difficiles.

La monographie que je vais vous présenter se décline en 3 parties complémentaires.

La première, fondée sur une recherche bibliographique, portera sur l’histoire de ce groupe, le mode de recrutement, les modes d’exercice de l’infirmière ; de plus nous étayerons notre argumentation par quelques chiffres.

Puis dans une deuxième partie sera consacrée au portrait emblématique d’une infirmière libérale tiré d’une interview menée dans un cabinet d’infirmières libérales situé à Compiègne dans l’Oise.

Enfin, dans une troisième et dernière partie, nous tenterons de repérer à partir d’une analyse de la presse, un enjeu actuel et central concernant ce groupe ; avant de passer à une conclusion générale où nous émettrons des hypothèses quant à l’avenir de la profession.






I- Recherche bibliographique

1-Historique du métier d’infirmière libérale

Le métier d’infirmière libérale, au sens strict du terme, n’émerge qu’à la fin de la Seconde guerre mondiale, et ses effectifs seront durant les années 1950-1960 encore très réduits.
Historiquement l’apparition du concept d’infirmière a vu le jour à la fin du XIXème siècle au sein du monde religieux.

Les augustiniennes en particulier, étaient très présentes dans les hôpitaux et les hospices qui se développent tout au long des années 1850-1880. De la cuisine au cellier, de la lingerie aux immenses dortoirs où les malades sont alités, ces religieuses s’affairent à la tâche.

Les premières écoles s’ouvrent dans les années 1870-1880.Très vite,on utilisera l’appellation d’infirmière visiteuse d’hygiène sociale. Ces dites infirmières visiteuses doivent beaucoup aux initiatives de médecins hygiénistes qui vont entreprendre avec méthode une lutte sans merci contre la tuberculose.

En 1905 Léonie Chaptal inaugure à Paris la première « maison école d’infirmières privées » qui va former spécialement des « infirmières visiteuses de la tuberculose » aptes à aller au domicile. Peu à peu , un nouveau métier se développe même si les effectifs sont fort modestes. Certes quelques autres écoles vont s’ouvrir mais en 1914, il n’y a pas au total plus de 500 infirmières en France.

A partir de 1947 marque la naissance officielle du métier d’infirmière libérale. Il fallait, pour exercer, s’être fait enregistrer à la préfecture et posséder une carte professionnelle. Au jour d’aujourd’hui nous pouvons sans conteste dire que l’histoire proprement dite du métier d’infirmière libérale reste à faire étant donné qu’il s’agit encore d’un métier « jeune ».
2- Le mode de recrutement
Pour passer le concours d'infirmière, il faut être âgé d'au moins 17 ans et être titulaire du baccalauréat. Lorsque l'on ne possède pas le baccalauréat, il est possible dans certaines conditions (justifier d'un travail pendant 3 ans dans le secteur hospitalier ou de 5 ans dans un autre secteur) de passer le concours après autorisation de la DRASS. La validation des acquis de l'expérience (VAE) devrait se mettre en place à moyens termes et permettra vraisemblablement une plus grande souplesse

dans l'accès à la formation. La durée des études est un peu plus de 3 ans, soit 4760 heures. La formation en soins infirmiers a la particularité d'être une pédagogie de l'alternance, qui vise à faciliter une certaine professionnalisation par l'articulation qu'elle offre entre la théorie et la réalité pratique.
Les stages sont diversifiés et permettent le développement de compétences dans les différents secteurs (pédiatrie, chirurgie, psychiatrie ...), en hospitalier ou extra - hospitalier. L'étudiant est alors encadré par l'équipe soignante avec un infirmier référent. Les cours théoriques sont assurés par des professionnels : cadres de santé en IFSI ou en unité de soins, médecins, psychologues, juristes... La multiplicité des intervenants est liée à la diversité des disciplines : anatomie, pharmacologie, législation, éthique, sciences humaines, soins infirmiers aux personnes atteintes d'affections cardiologiques, digestives ... 30 modules sont ainsi abordés au cours des 3 ans. L'évaluation des connaissances et des aptitudes des étudiants est effectuée tout au long de leur formation au moyen d'un contrôle continu des connaissances théoriques, des connaissances cliniques et des stages. La formation d'infirmier est sanctionnée par le diplôme d'Etat d'infirmier. Les épreuves de ce diplôme d'Etat sont un travail écrit de fin d'études et une mise en situation professionnelle.
3- Les modes d’exercice de l’infirmière libérale
Le diplôme d'Etat ouvre les portes de toutes les structures de soins qui ont un besoin d'infirmières, qu'elles soient publiques ou privées, hospitalières ou extra- hospitalières (PMI, infirmière d'entreprise, infirmière scolaire...) Quelle que soit la structure, le salaire de départ est sensiblement le même, soit : 1400 € à 1500 € . Pour s'installer en libéral, il est obligatoire selon la législation actuelle de cumuler une expérience de 4 800 heures (en services de soins). Cette exigence me semble tout à fait cohérente en égard aux responsabilités qu'une infirmière doit assumer et aux différentes décisions qu'elle doit prendre. Dans un service de soins, lorsque vous avez une interrogation ou un doute, vous demandez conseil auprès d'une collègue plus expérimentée. Lorsque le problème semble plus important, un médecin est toujours joignable.
L'activité libérale présente certains avantages : elle permet une conception de soins où l'aspect relationnel peut prendre toute sa dimension. Le patient est chez lui, il conserve ses repères, sa façon de vivre. L'infirmière libérale partage donc cette intimité, et va s'adapter aux habitudes du patient. Il s'établit le plus souvent une relation de confiance de grande qualité. Le travail d'une infirmière libérale est conséquent, le plus souvent elle démarre tôt le matin (6 h), s'arrête vers 12 à 13 h pour reprendre sa tournée vers 16 h jusque parfois 20 h à 21 h.
La nécessité de la continuité des soins auprès du malade oblige une infirmière libérale à s'associer, sinon elle ne bénéficiera d'aucun repos. Cette association permet des organisations plus compatibles avec une vie familiale. La rémunération est fonction de l'activité mais tourne autour de 2 000 euros net/mois.
4- L’évolution du métier en chiffres (cf Annexes)

Selon les différentes sources observées,nous pouvons dire que le nombre d’infirmière libérale augmente de façon régulière depuis la dernière décennie : 46 750 en 1999 ; 47 750 en 2002 pour atteindre 55 000 aujourd’hui.

En 2003, la tranche d’âge représentant la plus grande part d’infirmières libérales est la tranche 42-47 ans avec 25,5 % d’infirmières.

De plus, la répartition des infirmières libérales et des infirmiers libéraux par tranches d’âge en 2003 est semblable.

De par l’observation de l’origine sociale des infirmières libérales selon la profession de leur père,retenons que l’hétérogénéité des horizons sociaux est frappante. 19,7 % des infirmières libérales ont un père agriculteur , 17,1 % un père cadre et 15 % ont un père ouvrier.

En ce qui concerne l’origine sociale des infirmières libérales selon la profession de leur mère, on note cette fois ci certaines disparités. 31,4 % des infirmières libérales ont une mère employée contre seulement 6,3 % de mère cadre. Notons que 5,7 % des infirmiers libéraux ont une mère agricultrice.

Observons finalement, les principales raisons qui poussent les infirmières à choisir l’exercice libéral. Hommes et femmes classent en premier la teneur des relations avec les patients. Pour autant l’écart subsiste dans leurs réponses. Les femmes sont plus sensibles aux horaires de travail. Les motivations masculines sont, quant à elles, plus marquées par la satisfaction de monter son affaire et les revenus plus conséquents.

II- Portrait d’une infirmière libérale

Pour effectuer cette interview, je me suis permis de solliciter une infirmière libérale et lui ai soumis une série de questions relatives à son activité . J’ai également inclus dans cette partie la courte vidéo d’une consultation type d’une infirmière (Cf Annexes) , collectée sur internet. Cet élément me parait indispensable, pour permettre aux lecteurs de mieux percevoir la réalité quotidienne de ce métier, et rend cette analyse plus attrayante.

1- Entretien avec une professionnelle (cf Annexes)

III- L’infirmière libérale vouée à devenir un « Manager de soins à domicile »

A l’heure actuelle le métier est marqué par de profondes mutations au vu des évolutions démographiques. En effet, nous assistons de plus en plus au développement de l’aide à domicile au sein même de l’activité. Le métier d’infirmière libérale « solitaire » tend à disparaître pour laisser place à un métier que l’on peut définir comme étant « manager de soins à domicile ».

Selon Monsieur Marcel AFFERGAN, Président de Convergence Infirmière, « les entreprises libérales de proximité, offriront, à domicile, à la fois des services d’aide et de soins aux personnes ». De ce fait, nous devrions voir apparaître des « entreprises infirmières libérales de proximité » qui pourraient salarier des infirmières, des aides-soignantes, des auxiliaires de vie et des aides ménagères. L’infirmière libérale, proprement dite, aurait donc un travail davantage orienté vers la gestion d’entreprise au détriment des soins infirmiers.

Cependant, de nombreux avis divergents se manifestent sur cette question. D’un côté , selon Yves BUR, député du Bas-Rhin et vice-président de l’Assemblée Nationale, l’infirmière libérale du XXIème se doit de pratiquer une prise en charge sociale de sa clientèle et non plus se limiter aux soins médicaux. D’un autre côté, la Fédération Nationale des infirmiers, par la voix de sa Présidente, Elisabeth BIAIS-CANHOYEA , s’insurge contre de telles propositions. « Pour le maintien optimal à domicile de la personne, malade, dépendante, âgée, handicapée, l’infirmière libérale doit assumer la coordination avec les différents intervenants sociaux et non se substituer à eux ».

A mon avis, l’activité d’infirmière libérale ne peut pas seulement se limiter à soigner les patients sans mettre en avant une aide psychologique précieuse dans la guérison des malades. Les personnes âgées sont au centre du débat, il faut avouer que pour ces patients du 3ème âge ont davantage besoin d’un soutien psychologique au quotidien, que des soins médicaux. L’infirmière libérale sera donc contrainte à allier ces deux aspects de la profession si elle souhaite élargir sa clientèle et assurer la pérennité de son activité. Selon moi, cela me parais évident qu’une infirmière ne doit pas se cantonner à des soins médicaux tels que pansements ou piqûres, mais également offrir à ses patients une prise en charge sociale, qui peut souvent s’avérer comme étant « la clé primaire » de la guérison.


CONCLUSION


Les métiers de la santé sont à l'heure actuelle une véritable manne d'emplois. Différents éléments expliquent cette situation.

D'une part, les besoins en santé évoluent et ont considérablement augmenté. Grâce aux progrès médicaux, on vit plus longtemps...

En 2040, plus d'un tiers de la population aura 65 ans et plus. Ces années de vie en plus nécessitent bien évidemment un suivi médical régulier et des soins infirmiers spécifiques afin d'assurer une qualité de vie optimale. Même si l'on vieillit mieux, la personne âgée est le plus souvent polypathologique. Cette polypathologie est inéluctablement génératrice d'une augmentation des besoins en santé.

Le paysage épidémiologique est donc en pleine évolution et sera vraisemblablement générateur de nouveaux métiers. Aujourd'hui, les métiers d'aide à domicile se développent. Demain, il est très probable que d'autres métiers apparaissent aussi, au regard des besoins de la personne soignée : auxiliaire de vie spécialisée auprès du patient Alzheimer, infirmière plus spécialisée auprès de patients diabétiques ?

D'autre part, la pyramide des âges n'épargne pas les soignants. D'ici à 2015, une infirmière sur 2 sera en retraite ! Le secteur infirmier n'est pas le seul touché, tous les métiers de la santé sont atteints. Autant de raisons qui font que le métier a encore de beaux jours devant lui, une pénurie d’infirmière libérale est donc à prévoir dans les années à venir…







ANNEXES

L’infirmière libérale en chiffres

















BIBLIOGRAPHIE





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dimanche 15 avril 2007

Point de vue et perspective dans la représentation du marché du travail (Le « Lapin chasseur » et l’anamorphose) - Franck

Le texte porte sur la représentation du marché du travail, à savoir qu’avant même d’élaborer des analyses sur le marché du travail, il est essentiel de se demander s’il en existe un.

La thèse de l’auteur est qu’il n’existe pas une représentation du marché mais plusieurs. Les définitions que la plupart des spécialistes donnent du marché du travail apparaissent comme étant biaisées et totalement dénuées de sens. Ainsi, on ne peut donc pas établir de « représentation objective » mais seulement avancées quelques hypothèses (ex : opposition entre la représentation du travail dans les pays industrialisés et celle dans les pays du Sud).

La problématique qu’il émet est la suivante : Les représentations du marché du travail sont-elles constitutives de celui-ci ?
Existe-t-il un marché du travail absolu ou plusieurs marchés du travail relatifs ?

Sa thèse se décompose en trois parties :
le concept de représentation
la question du point de vue (« Lapin chasseur »)
la question de la perspective : les anamorphoses


Plan
1. Contexte
2. Hypothèses de l'auteur

2.1. La représentation
2.2. Point de vue
2.3. Les perspectives
3. Contre hypothèses
3.1. Représentation
3.2. Point de vue - Oxymore
3.3. Précision
3.4. Perspectives
4. Conclusion et ouverture


1. Contexte

Métier
- Economiste et sociologue considéré comme l'un des meilleurs spécialistes de l'économie informelle.
- Professeur de sociologie à l'Institut d'étude du développement économique et social (IEDES) de l'université Paris I et membre associé du GERS (Genre et rapports sociaux).
- GERS : Etudes sur l’anthropologie et la sociologie du politique et du développement
L'objectif est d'associer une recherche scientifique de pointe et la prise en compte de grands problèmes de notre temps.


Axes de recherche

- Politiques sociales et la pauvreté particulièrement en Amérique latine
- Economie du travail domestique et de l'éducation- Economie informelle- Travail industriel, précarisation et flexibilisation en Amérique latine- Analyse du paternalisme- Théorie de la citoyenneté.


Livres

- « L'économie informelle dans le tiers monde »
- « Représentations et régulation étatique de la pauvreté en Amérique latine »
- « Pauvreté et politiques de la pauvreté au Mexique »
- « L'insoutenable misère du monde : économie et sociologie de la pauvreté. »

2. Hypothèses de l'auteur

2.1. La représentation

La représentation du marché du travail n'est pas le marché lui-même.
Cela peut s'apparenter au premier pilier de la programmation neurolinguistique : « la carte n'est pas le territoire ». La perception de la réalité n’est pas la réalité. Il est donc question de représentation personnelle et de subjectivité sensées représenter une objectivité établie.

De cela, l'auteur parvient à décrire son point de vue par le biais de comparaisons avec les arts picturaux du 16ème et 17ème siècle et d'une pièce de théâtre intitulée le « lapin chasseur ». Il utilise également comme outil de compréhension et d'explication le marché du travail principalement vu sous les angles du nord et du sud. En effet, il s'appuie sur la représentation interne et la représentation externe du marché du travail couplé à une différenciation Nord / Sud.

Il est nécessaire de différencier la représentation-acte de la représentation-résultat
La première donne lieu à l'exercice d'une compréhension individuelle et d'une subjectivité propre à chacun en fonction d'une réalité. Cette représentation-acte influe donc sur la compréhension de l'individu et donc sur ses actes en rapport avec le marché du travail, ces actions en rapport avec ce dernier découlant directement de la représentation qu'il s'en fait, chacun va donc interférer sur la réalité en fonction de la manière dont il l'a perçoit.

L'appréciation unique qu'a chaque individu du marché du travail va donc influer directement sur lui même. Chacun va agir et ainsi influencer le marché du travail selon la manière dont il le perçoit. Cette représentation concourre alors à une modification du marché du travail, donc de sa partie intégrante.

CITATION : Jean Piaget (Logique et Connaissance Scientifique) = objectivité
« La position constructiviste ou dialectique (qu’il désigna ensuite comme le « constructivisme dialectique ») consiste (…) à considérer la connaissance comme liée à une action qui modifie l’objet et qui ne l’atteint donc qu’à travers les transformations introduites par cette action. »

La représentation des objets est indéniablement influencée par le vécu (éducation, valeurs, expériences …). L’objectivité absolue n’existe pas.
Concernant, la représentation-résultat, elle établit quant à elle une observation du marché du travail sans interférence avec celui-ci. Il ne s'agit en somme que de l'observer.


2.2. Point de vue

En second lieu, l'auteur avance l'idée d'un point de vue objectif (citation texte Point de vue : « L'expression de point de vue a été utilisée plusieurs fois dans les pages qui précèdent, mais dans un sens qui semble aller à l'encontre du sens commun, qui charge ce mot de subjectivité. »)

Cet extrait arrête le lecteur dans un premier temps sur l'incompréhension de l'oxymore. En effet, pour le sens commun, le point de vue propre à chacun ne peut être dissocié de la notion de subjectivité. En outre pour certains spécialistes, les actions et les pensées de l'individu, donc sa compréhension d'un phénomène, sont indéfectibles (fidèles) de sa constitution psychologique et sociale. Les actions de l'homme ne sont que fonction de la somme de tout ce qu'il a vécu.

L'individu est, par conséquent, le résultat de son éducation, de son existence, de ses pensées, de ses valeurs … . Pourtant, il convient d'aborder le point de vue objectif à travers une notion d'observation. Par exemple, à travers la pièce du « Lapin chasseur » et de Monsieur Banque mondiale d'une part et de Monsieur Mamadou d'autre part, Bruno Lautier n'invite pas à donner son avis mais à apprécier une situation à partir de son observation pure et simple.

CITATION : « Lapin chasseur » de Jérôme Deschamps et Macha Malikeieff
« Très rapidement résumé, et dans les termes mêmes des auteurs, l’argument en est le suivant : « un double dispositif scénique pour raconter l’histoire de ce restaurant : deux plateaux séparés par un mur central ; d’un côté la salle, de l’autre les cuisines. Un double gradin où se partage le public. Dans cette vaste cabane de fête foraine, une nouvelle règle du jeu pour le spectateur qui voit la représentation une première fois du côté des cuisines, puis une deuxième fois du côté de la salle de restaurant. Deux points de vue pour une même histoire. Les publics changeront de côté à l’entracte ». Il n’y a, bien sûr, qu’un texte, qui prend une signification complètement différente selon qu’on voit et entend la pièce d’un côté ou de l’autre, sans parler de gags délirants dus à l’usage immodéré de portes battantes et passe-plats qui percent la cloison »

Même chose pour l’exemple de Mr. Banque Mondiale et Mr. Mamadou, qui se caractérise par une observation d'un même marché, puisqu'ils sont partenaires, mais différents du point de vue occidental et oriental : Mr. Banque Mondiale ayant pour finalité l'argent et Mr. Mamadou ayant pour moyen l'argent, et pour finalité la construction d'une mosquée. Le même marché peut donc être observé de deux points de vue totalement différents voire antagonistes.


2.3. Les perspectives

L'auteur rapproche la notion de perspective des anamorphoses.
Définition anamorphose :
§ Déformation réversible d'une image à l'aide d'un système optique - tel un miroir courbe - ou un procédé mathématique.
§ Représentation volontairement déformée d'un sujet, dont le véritable aspect ne peut être découvert par le spectateur que sous un angle déterminé par rapport au plan du tableau.
§ Image déformée qui ne peut être comprise que sous un angle de vue particulier ou à l'aide d'un miroir

D’après Bruno Lautier, il convient de comprendre que la perception du marché du travail en l'occurrence, se fait comme l'observation d'une image à travers un prisme. De fait, par exemple, l'économiste va « prendre » une réalité économique et la coder à travers des termes scientifiques, des diagrammes, des analyses poussées. En sorte, il va construire une représentation modifiée de la réalité, comme l'anamorphose, qu'il ne sera possible de décoder que si l'on possède la connaissance des mêmes outils qui ont permis cette transformation.

Il s'agit d'édifier une réalité sous forme de symboles qui ne seront compréhensible que pour ceux qui possèdent les mêmes références. A ce titre, nous pouvons mettre en avant le rapprochement entre la notion de perspectives de Lautier et donc les anamorphoses avec la machine de cryptage allemande de la Seconde Guerre Mondiale « Enigma ». En effet, « Enigma » était la machine électromécanique de cryptage allemande dont l'usage fut répandu, en nécessité de la Blitzkrieg (guerre éclaire) mais qui fut également le symbole de la victoire des briseurs de chiffres Alliés, dont les efforts auraient écourté la guerre d'un an.
Ainsi, seul celui qui possède les mêmes outils peut percevoir la réalité qui se cache derrière la construction symbolique.

3. Contre hypothèses

3.1. Représentation

Bruno Lautier explique que la représentation du peuple par l'homme politique n'est pas fidèle ; et s'il explique par ailleurs que certaines représentations contraires ou erronées sont bénéfiques, il ne met pas l'accent sur la nécessité en politique d'avoir une différenciation entre le représentant du peuple et le peuple. En effet, celui-ci éprouve naturellement et logiquement le besoin de se rallier à un homme qui lui ait différent, plus capable, un leader. Sans quoi, tout le monde se ressemblerait. Dès lors, l'homme politique perçu différemment de ces concitoyens, ne l'est-il pas réellement ?


3.2. Point de vue - Oxymore

L'appréciation d'un point de vue objectif peut d'abord être compris dans un premier temps comme un non sens car selon l'exemple du « Lapin chasseur » et de Mr. Banque Mondiale et Mr. Mamadou, le point de vue objectif de chacun et non du spectateur peut être apprécier s'il est placé dans un système de représentation subjectif propre à chaque acteur. Mr. Mamadou verra la situation différente de Mr. Banque Mondiale, mais chacun de leur point de vue sera objectif dans leur système de représentation. Dès lors, l'objectivité est placée dans un système subjectif. Leur point de vue est objectif par rapport à ce que eux pensent, ce qui est déjà subjectif.
Par la suite l'auteur développe le point de vue objectif comme étant du domaine de l'observation, du point de placement physique de l'observateur.


3.3. Précision

Selon Bruno Lautier, les représentations du marché du travail sont constitutives de celui-ci. Donc, dans certains marchés du travail comprenant un nombre considérable d'acteurs, on peut en déduire que le marché est construit à partir de dizaines, voire de centaines de milliers de point de vue. A ce titre, nous pouvons en conclure que certains marchés du travail ne peuvent pas être appréhender dans leur totalité à l'échelle humaine, par un, dix ou encore cent chercheurs.


3.4. Perspectives

Enfin, l'auteur souligne efficacement que la représentation symbolique d'une réalité entraîne immanquablement une perte de données qui seront donc absentes lors de la reconstitution de cette réalité.


4. Conclusion et ouverture

Bruno Lautier sous des formes littéraires et des explications poussées, explique un phénomène qui n'est pas nouveau et qui coule de source. (opposition Nord / Sud)
ex : les quelques tribus en Amazonie qui sont totalement coupés du reste du monde

De plus, il explique que les représentations sont constitutives du marché et donne l'exemple d'un marché commun Nord / Sud (Banque Mondiale et Mamadou). Dans cette optique, peut-on en conclure qu'il existe deux marchés différents qui se recoupent pour en créer un troisième commun aux deux.

En allant plus loin et en couplant ce phénomène à la mondialisation qui touche de plus en plus de personnes, peut-on en déduire qu'il existe aujourd'hui autant de représentations que d'individus, donc de marchés objectifs, réels, différents, qui se recoupent les uns les autres pour créer une infinité de marché du travail.

Citation sur l’objectivité
« Toute objectivité est désormais reconnue comme intersubjective. L'objectivité "objective", absolue, n'est plus qu'une relique du passé. » Mioara Mugur-Schächter

Monographie - Les Postiers (Franck)

Au travers de recherches, d’enquêtes et de mes analyses, je me suis essayé de présenter ce qu’est le métier de postier, ses évolutions, ainsi que ses enjeux actuels, au travers de différentes parties.

Recherches bibliographiques
Les services postaux de l’Antiquité
Le métier de postier remonte à plusieurs milliers d’années avant Jésus-Christ, d’abord en Chine, puis en Egypte et en Assyrie. A cette époque, le postier est considéré comme un messager. Il ne transporte que des documents officiels et seule une partie restreinte de la population y a recourt. Au fil du temps, la distribution s’est ouverte aux correspondances privées et les moyens de distribution se sont développés à vive allure, notamment ces deux derniers siècles.

L’histoire des postiers ambulants
Voilà une dizaine d’années que les derniers postiers ambulants ont rangé leurs sacs de voyage et que les derniers wagons postaux ont disparu des gares. Autrefois, tout se faisait à la main, dans une grande promiscuité, souvent la nuit, dans la chaleur étouffante l’été ou les courants d’air glacés l’hiver, dans la poussière, le bruit, les cris, les haut-parleurs des gares, les secousses, l’affolement des fermetures, la fatigue et le sommeil. Il fallait vraiment aimer cette vie de nomade difficile, loin de sa famille. Cependant, la plupart des ambulants n’auraient jamais voulu changer d’affectation, tant par l’ambiance qui régnait et la hiérarchie peu pesante, que par le travail en équipe, malgré un état d’esprit souvent très indépendant. Depuis, les conditions de travail ont évolué.

Les activités et le rattachement
Sur les 325 000 agents de La Poste, 100 000 facteurs et 20 000 agents de tri sont chargés d'expédier les plis 24h/24, 6/7 jours. Professionnel emblématique de La Poste, les activités du postier se décomposent comme suit :
tri du courrier au bureau de poste en fonction des rues et des numéros
transport et distribution des plis dans les boîtes aux lettres
relevé du courrier dans les différentes boîtes aux lettres réparties dans la ville

Le postier est rattaché à une ville donnée, dans l’un des 6.000 bureaux de poste français. Son travail dépend de l'agent de tri qui est relié à l’un des 130 centres de traitement ainsi qu’à l'opérateur de colis qui exerce son activité sur une plate-forme de tri spécialisée. Ces trois types d’agents sont rattachés à un chef d'équipe chargé d'organiser le travail.
Les modes de recrutement et les évolutions de carrière
Les méthodes de recrutement à La Poste, qui autrefois demeuraient très simples, se sont complexifiées avec l’ouverture progressive à la concurrence permettant ainsi d'effectuer des prérecrutements. Dorénavant, il faut être au minimum titulaire du BEPC et du permis de conduire B. La sélection s’effectue sur CV, lettre de motivation, tests écrits, entretien d'embauche, puis d’un apprentissage. A ses débuts, le facteur débutant poursuit une formation de poste en doublure avec un facteur plus ancien pendant trois jours et gagne 1 221 € brut par mois.

Un postier peut valoriser son expérience au bout de trois années d’ancienneté, en progressant vers un poste de Facteur de niveau senior, vers des fonctions de techniciens ou bien des postes de management où il peut prendre en charge un secteur en encadrant une équipe. Il peut également s'orienter vers des fonctions en bureau de poste en devenant guichetier.

Le rôle social des postiers
La courtoisie, le sens du contact et la confidentialité sont les règles d’or, indispensables au métier de postier pour qu’il puisse entretenir de bonnes relations avec la clientèle. « Le facteur sait beaucoup de choses de la vie des gens. Il se doit d’être discret ». « Nous avons un réel rôle social : si on voit les volets fermés, on va se renseigner… » m’a confié un postier de campagne.

Au travers de ses tournées journalières, le postier véhicule une bonne image du service public, davantage en campagne que dans les villes, où il connaît souvent les habitants et entretient avec eux des relations très courtoises, voire amicales. Il peut même être le confident de la famille, celui qui sait tout des habitudes, des attitudes, des rumeurs du village… . Il est vrai que le facteur est perçu comme étant un acteur essentiel, qui véhicule du lien social et noue avec ses clients une réelle relation de confiance.

En outre, le postier peut servir d’intermédiaire pour certaines opérations financières pour des personnes incapables de se déplacer. Il peut également délivrer certaines provisions pour les villages relativement éloignés des villes.

Le vélo du postier
Le vélo est pour le postier plus qu’indispensable : il est vital. « Un postier sans vélo, c’est comme une France sans fromage » m’a dit ironiquement un ancien postier. D’ailleurs, c’est à cela que le postier est reconnu. Ce lève-tôt effectue chaque jour sa tournée à vélo quelque soit le temps. Au travers de cela, les postiers sont fiers de contribuer à la bonne tenue du service public et de jouer un rôle social dans certains cas. La pratique du vélo implique donc une bonne endurance physique et morale (lorsqu’il pleut ou qu’il fait –10°). L’ensemble des postiers parcourent ainsi chaque jour près de 50 fois le tour de la terre… Mais que va-t-il advenir du vélo avec l’ouverture à la concurrence d’ici 2009 ? Ne va-t-on pas le remplacer ?


Grandes évolutions
Statut de l’entreprise et des agents
La loi QUILES du 2 juillet 1990, relative à l’organisation du service public de la poste et des télécommunications, a profondément réformé les PTT en créant 2 entités distinctes : La Poste et France Télécom. La loi a fait évoluer le statut de ces 2 anciennes administrations publiques en leur conférant, dès le 1er janvier 1991, la personnalité morale de droit public. La Poste est ainsi devenu un service public géré de façon autonome par un Conseil d’Administration, finançant elle-même ses activités. De plus, tout nouvel entrant devenait systématiquement salarié de droit privé.

Les évolutions technologiques et l’ouverture à la concurrence
Le développement des nouvelles technologies a eu de fortes incidences sur la distribution du courrier. D’une part, le déploiement des nouveaux moyens de transport et l’apparition des machines ont permis de gagner en productivité et de « pré trier » le courrier, activité qui restait auparavant à la charge des postiers. D’autre part, l’arrivée des nouveaux canaux électroniques ont modifié les comportements des clients : les particuliers utilisent moins le courrier physique ; les entreprises modifient leur façon d’acheter et de consommer le courrier.

La Poste, groupe multi-métiers, est concurrencée à hauteur des 2/3 de ses activités. Sous l’impulsion de directives européennes, le quasi monopole du Courrier devrait disparaître dès 2009. L’entreprise cherche donc à faire des économies en privilégiant la voie du personnel. De plus, la priorité est maintenant le courrier d’entreprises étant donné que les particuliers sont moins rentables.


Portrait des postiers
Le syndicalisme
Né aux alentours de 1900, le syndicalisme aux PTT s'est très vite distingué du syndicalisme de l'ensemble de la fonction publique, en se dotant d'organisations spécifiques à la "corporation", qui tiennent leur légitimité du nombre des agents concernés et des luttes particulièrement vives menées au sein de l'Administration des PTT. Les grèves de 1909 marquèrent durablement les relations sociales dans ce service de l'État. Le conflit de l'automne 1974 fut un évènement mémorable tant il paralysa l'économie française durant plusieurs semaines. Le syndicalisme, toujours plus puissant, a souvent été tenté de privilégier le "rapport de force" conflictuel plutôt que la négociation, rendant ainsi difficile le "dialogue social" dans l'entreprise. La fragmentation du syndicalisme, l'étendue du territoire, le nombre des salariés et le bureaucratisme des structures de l'organisation n’ont certainement pas contribué à l’amélioration de cette tendance. Tandis qu’à France Télécom, dont le secteur d'activité est ouvert depuis quelques années à la concurrence rude d'autres opérateurs, les défis technologiques et les modes de gestion ont déstabilisés les anciennes structures syndicales, le syndicalisme a La Poste a toujours tenu une place importante, son objectif étant de faire face à la "libéralisation" du marché des services publics. Force est de constater qu’en 2005, 6,7 millions de jours d’absence ont été dénombrés.

Olivier BESANCENOT : un postier engagé
Fils d'un professeur de collège et d'une psychologue scolaire, Olivier BESANCENOT est né le 1 avril 1974 à Levallois-Perret. Aux vues de son cursus universitaire (licence d'histoire et maîtrise d'histoire contemporaine), il était vraiment difficile de deviner que cet étudiant modèle deviendrait un jour postier. Pour quelles raisons ? Pourquoi n’est-il pas devenu professeur ? Sans doute parce qu’il avait la révolte dans la peau. Il a choisi un tout autre parcours : la politique et pas n’importe laquelle. En effet, aux côtés d'Alain KRIVINE et de Roseline VACHETTA, Olivier BESANCENOT est l'un des trois porte-paroles de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), une des formations politiques d'extrême gauche françaises. Il se définit comme un « communiste altermondialiste » et combat ce qu'il appelle « le capitalisme moderne ». Il dénonce les profits réalisés par les entreprises qui, selon lui, ont trop souvent tendance à se répartir entre l'État et l'entreprise elle-même, au détriment de la distribution de dividendes aux salariés. Selon ses idées politiques, ce capitalisme moderne aurait acquis une certaine puissance visant à influencer les décisions politiques. Après s’être présenter à l'élection présidentielle de 2002 où il a remporté 4,25% des suffrages (1 300 000 voix), il réitère l’opération pour 2007. Son slogan : « Nos vies valent plus que leurs profits ». Comment un étudiant aussi diplômé a-t-il choisi de devenir postier, les conditions de travail n’étant pas des plus optimales ?


Analyse de la presse
L’offensive contre les régimes de retraite spéciaux
En pleine période d’élection présidentielle, les différentes classes politiques ne s’empêchent pas de condamner l’existence des régimes spéciaux de retraite de certaines catégories de fonctionnaires, la SNCF étant la principale entité visée. D’autres candidats tentent de justifier l’existence de ses « privilèges ». Ce combat d’idées semble regagner l’esprit d’une majorité de français bâti, semble-t-il, sur un amalgame entre les administrations qui jouissent de ces régimes spéciaux, et ce qui ne sont pas concernés. Or, La Poste semble être assimilée à ces administrations qui « profitent du système ». Pourtant, il n’en est rien. En effet, ouverture à la concurrence oblige, La Poste n’est plus, depuis 1991, et au même titre que France Télécom, une administration publique, mais une entreprise de droit public. Cette évolution de la terminologie signifie que le groupe ne perçoit plus aucunes subventions de l’Etat et qu’elle finance ses projets, rémunère ses agents, et traite ses fonctionnaires elle-même. En revanche, il est à noter que La Poste participe en partie au financement des retraites des anciens agents la SNCF.

L’avenir du service public
Le 14 novembre dernier, un postier sur trois était en grève pour contester la directive européenne qui prévoit l’ouverture totale du courrier à la concurrence d’ici 2009 dans toute l’Europe mais surtout pour dénoncer leurs faibles salaires, l’aggravation des conditions de travail, les suppressions d’emplois et la dégradation du service rendu aux usagers. Ces manifestations avaient pour objet de faire pression sur le gouvernement français qui dispose d’un droit de veto contre la directive. Les postiers redoutent de voir un service public affaibli et totalement dépourvu de son rôle social. La crainte est perceptible et compréhensible car de plus en plus de postes sont supprimés. Si l’on étudie les répercutions de l’ouverture à la concurrence des télécoms, les anciennes unités syndicales chez France Télécom semblent avoir totalement disparu.

La disparition du métier de postier
Il semblerait que l’ouverture à la concurrence ait un impact sur le métier de postier qui selon les médias risque de subir de plein fouet cette évolution. La libéralisation totale du marché du courrier représente une véritable menace pour ce métier. Le facteur pourrait faire les frais d’une réorganisation de l’entreprise sur les activités qui lui rapporte le plus, sachant que la priorité est maintenant donné à la distribution du courrier aux entreprises, les particuliers étant moins rentables. De plus, l’arrivée massive de concurrents est redoutée par les habitants de villages éloignés des centres-villes. Ceux-ci voient d’un mauvais œil l’arrivé de concurrents sur la marché. Les services que pouvaient rendre certains facteurs de campagne font l’objet de pression de l’entreprise publique. On interdit aux agents de faire dans le social ce qui dénature de plus en plus l’image emblématique que l’on se fait du métier de postier. Même si certains s’opposent fortement à de telle mesure, il semblerait que le postier d’antan n’ait plus trop de ressemblance avec le postier de demain.


Conclusion
L’étude que j’ai réalisée autour du métier de postier reste marquée par la libéralisation totale du courrier dans toute l’Europe. Le métier de postier est en passe d’endurer de grandes restructurations que le groupe expérimente actuellement. En effet, pour économiser la main-d’œuvre, nombreuses sont les requalifications que subissent les postiers. J’ai été frappé par le nombre de blog, de forum ou de site internet de facteurs qui témoignent de la vision qu’ils se font de l’avenir, de leurs inquiétudes quant à la destinée de leur métier. Pour conclure, je me permettrais de dénoncer non pas l’ouverture des frontières dans le domaine du courrier, mais les conséquences et les incidences que cette mesure fait émerger : la disparition du rôle social du facteur.

Bibliographie
§ RIVOIRE Emmanuelle (2002), Raconte-moi … La Poste, Paris, Nouvelle Arche de Noé Editions, Collection du Citoyen, 2002, 31 p.
§ DOUMAYROU Fanny – Un postier sur trois en grève – L’Humanité, 15 novembre 2006
§ TRENTESAUX Jacques – Le postier nouveau est arrivé – L'Express, 6 juillet 2006
§ MICHEL Anne – Grève à La Poste du Louvre – Le Monde, 28 mars 2007

Webographie
§ www.wikipédia.fr
§ www.tout-savoir.net
§ www.facteurs-en-france.com
§ www.laposte.fr




COMMENTAIRE DOCUMENTS TELETRAVAIL

COMMENTAIRES
TEXTE : LE TELETRAVAIL DES CADRES : ENTRE SURACTIVITE ET APPRENTISSAGE DE NOUVELLES TEMPORALITES

Le texte que je vais vous présenter, a été écrit par Jean-Luc METZGER et Olivier CLEACH qui sont tous les deux sociologues. Les auteurs ont étudié le télétravail des cadres.
Afin de commenter ce texte, je l’ai lu plusieurs fois puis j’ai retenu les idées essentielles et je les ai mises en relation avec d’autres éléments trouvés sur Internet. Je vais faire une description en suivant l’ordre du texte.

1/Tout d’abord, le télétravail a été promu par les pouvoirs publics, les associations de développement du télétravail et les télétravailleurs indépendants, ceci afin de mieux équilibrer vie professionnelle et vie privée. Cependant, certains ne sont pas en accord avec les initiateurs du télétravail tels que les syndicats qui considèrent que le télétravail est un instrument de flexibilité qui risque de détruire les identités professionnelles et c’est une menace pour la capacité d’action collective.
Deux visions du télétravail sont envisagées comme l’archétype du travail dominé féminin et l’autre est la vision des cadres supérieurs.
Ici, les auteurs mettent en avant l’importance de clarifier le sens donné au télétravail et ont effectué deux études menées auprès de cadres.

2/Le télétravail se définit comme du travail à distance mais se définit de deux manières :
- de façon restreinte, c’est une modalité d’exercice de l’activité inscrite dans le contrat de travail selon laquelle l’intégralité du temps de travail se déroule au domicile du salarié ;
- et de façon extensive, le télétravail peut être occasionnel et ne pas se traduire par une modification du contrat de travail. Il faut aussi tenir compte du télétravail alterné et en débordement.
Le télétravail alterné est l’alternance régulière de jours travaillés à domicile et de jours travaillés en entreprise.
Le télétravail en débordement se traduit par du travail le soir, le week-end ou les vacances.
Il y a 2 types de télétravailleurs :
- ceux qui exercent des emplois administratifs d’exécution et pratiquent le télétravail à domicile à temps plein.
- et ceux qui occupent des emplois de cadres supérieurs pratiquant le télétravail occasionnellement et inscrits dans les collectifs professionnels.

En résumé, le télétravailleur est un salarié qui exerce ses activités professionnelles en dehors de son entreprise habituelle de rattachement, de façon relativement régulière et pendant une période variable, maintenant un contact avec celle-ci et ses collègues par l’usage de procédés de télécommunications.

3/Les deux études menées, permettent d’obtenir des résultats sur les personnes qui exercent leur activité professionnelle par du télétravail.
La première étude est quantitative et est menée auprès d’entreprises de services, sur 278 personnes. On remarque que 66% des télétravailleurs sont des cadres supérieurs et 77% sont des hommes. Les auteurs définissent un télétravailleur type qui est un homme de 43 ans marié, père de famille, diplômé, cadre supérieur ayant 17 ans d’ancienneté, gros utilisateur de TIC. Ce télétravailleur type exerce depuis 1 à 2 ans, travaille à distance en débordement au domicile à 97%, et occasionnellement à 81% ou de manière alternée à 51%.
La seconde étude est qualitative et est menée auprès de 25 cadres dans la même entreprise. Les experts techniques et fonctionnels qui pratiquent le télétravail, le font de façon alternée, en débordement et en nomades.
On remarque que le télétravail est beaucoup plus présent dans le secteur des services aux entreprises tel que le secteur financier (banques, assurances) que dans le secteur du bâtiment et des travaux publics ou des transports.

4/Je vais maintenant vous expliquer que le temps de travail a été transformé et qu’il y a donc une volonté de télétravailler.
Le télétravail est à la fois vu comme un instrument de flexibilisation et un instrument disposé à agir dans l’urgence.
Les apports de la sociologie dans ce domaine se sont faits grâce à Durkheim pour qui le temps résulte d’une organisation collective, à Grossin pour qui l’utilisation des innovations technologiques qui accompagnent les décisions d’organisation contribuent à structurer le temps de travail et les représentations sociales du temps. D’après Lallement, il y a trois temps de travail : le temps AU travail qui résulte de l’organisation de travail, le temps DU travail qui permet d’acquérir un statut social et le temps DE travail qui est opposé au hors-travail (temps consacré à l’activité professionnelle, temps de transport et temps de formation).
On distingue deux manières sur la pratique du télétravail :
- c’est une modalité d’aménagement du temps du travail car les nouvelles technologies agissent sur l’organisation du temps de travail
- et le télétravail empiète sur la vie familiale

On remarque que l’introduction des TIC a conduit à l’émergence de « l’entreprise en réseau » et améliore l’organisation de travail. Grossin définit 2 dimensions du temps de travail : le contenant qui est la durée formelle et le contenu qui est les normes, les rythmes, la cadence et les pauses.
Les TIC sont des instruments d’intensité temporelle, de surcharge de travail et de travail à développer les usages.
Il y a plusieurs manières d’augmenter l’intensité temporelle du travail salarié avec l’intensification (cadences augmentent plus vite que la durée du travail ne diminue), et la densification ou la chasse aux temps morts.
La surcharge de travail amenée par les TIC se voit par la facilité offerte dans le travail au quotidien et l’utilisation intensive du courrier électronique.
Il faut donc travailler pour développer les usages en multipliant les initiatives pour trouver de nouveaux marchés et présenter des idées de service à des professionnels en dehors des heures ouvrables.
Les télétravailleurs ont des horaires plus souples et une grande flexibilité dans l’organisation et la répartition du temps de travail.

Cependant, l’engagement dans le télétravail est un choix largement contraint. Suite aux évolutions de l’organisation de travail et à la mobilisation des TIC, les cadres se sont engagés dans le télétravail.
L’engagement dans le télétravail se fait souvent pour des raisons professionnelles car il sert à terminer les dossiers à domicile, à éviter la surcharge de travail, éviter de se déplacer et améliorer l’organisation du temps de travail.
Certains cadres ont changé de fonctions pour télétravailler car ils veulent réaliser un nombre croissant de tâches complexes pour une durée donnée, s’adapter à une organisation de plus en plus éclatée et changeante, répondre dans des délais très brefs aux demandes de renseignement (mails) et ne pas passer un temps exorbitant au bureau.
Le salarié doit s’équiper avec ses propres moyens.

5/La pratique du télétravail risque d’aggraver les contraintes temporelles, de choisir une articulation entre les deux sphères et d’aménager l’espace du télétravailleur.

L’extension du temps de travail peut se produire par la pratique du télétravail au lieu d’être réduite. L’empiètement sur le hors-travail représente 10 à 20% de la durée du temps de travail total pour les cadres au télétravail en débordement. Le télétravailleur à distance est tenté d’en rajouter car il se croit coupable de ne pas travailler comme les autres. Les proches critiquent l’empiètement sur la vie privée.

Cette forme de travail privilégie cependant une certaine réactivité par rapport aux proches et une présence rassurante au domicile. On remarque une évolution de la qualité des activités domestiques car il y a plus de tranquillité et d’apaisement. De plus, le stress est beaucoup moins présent car il n’y a pas de trajet domicile/travail. Néanmoins, cette forme de travail apporte une confusion entre les deux sphères de travail. Il faut donc arriver à les différencier en prenant conscience des effets négatifs. Le télétravailleur trouve qu’il participe plus et mieux à la vie de la maison.

Pour aménager son espace de télétravailleur, il faut une pièce réservée à cet effet afin de s’isoler et de se concentrer sur les dossiers complexes, pour mettre le travail à distance pour les proches et maintenir une frontière entre la sphère professionnelle et la sphère privée. Le télétravailleur doit aussi être équipé d’un téléphone, fax et avoir une bonne maîtrise des logiciels.
Les proches sont partie prenante dans l’articulation des deux sphères et limitent la confusion de celles-ci en rappelant les devoirs familiaux.

6/Le télétravail est un indicateur des évolutions à l’œuvre des organisations car l’autonomie octroyée par celui-ci constitue à la fois une opportunité d’enrichissement et un risque d’épuisement.

CONCLUSION
Le point de vue de ces auteurs peut se comprendre car ils prennent en compte dans le télétravail, l'activité que de nombreux cadres réalisent à leur domicile, après leurs heures de bureau, voire pendant les fins de semaines et les vacances. Or, lorsque le travail entre à la maison, il y a danger. Dans un contexte d'intensification du travail, il est facile de laisser le travail envahir l'ensemble de la journée. D'autant plus que c'est au télétravailleur de marquer les limites, tracer les frontières entre le temps de travail et le repos.
Selon le récent rapport du Forum des droits sur l'Internet, le phénomène concerne aujourd'hui 7 % des salariés français.


DOCUMENTS INTERNET SUR LE TELETRAVAIL

Le télétravail entre dans les chaumières

Xavier de la Vega
Mettez dans une casserole un fond d'Internet, versez l'aspiration des salariés à concilier vie professionnelle et vie privée, épaississez avec la recherche de flexibilité des entreprises, agitez, c'est prêt : voici le télétravail. Le turbin loin des bureaux prend son essor lentement mais sûrement. Selon le récent rapport du Forum des droits sur l'Internet, le phénomène concerne aujourd'hui 7 % des salariés français, un pourcentage qui se situe dans la bonne moyenne européenne. Le chiffre est cependant à prendre avec précaution : seuls 2 % des salariés travaillent à domicile. Les autres 5 % rassemblent pour une bonne part les professions qui, comme les agents commerciaux, exercent traditionnellement leur activité hors les murs de l'entreprise.
Il n'empêche : le phénomène n'est plus marginal. Des entreprises comme EDF-GDF ou France Telecom proposent à une partie de leurs salariés des formules de télétravail « en alternance » - deux ou trois jours au bureau, le reste chez eux. IBM France a pour sa part choisi de créer de petites unités de travail proches des lieux de résidence de ses salariés - manière de réduire les coûts immobiliers en transférant une partie de ses locaux à la périphérie des centres urbains. Plus rare, certaines entreprises n'ont pas de locaux et leurs salariés travaillent intégralement à domicile. Plusieurs configurations donc, mais un trait commun : les télétravailleurs sont les salariés qui réalisent tout ou partie des tâches prévues par leur contrat de travail loin de leur hiérarchie.
Les salariés ont-ils à se réjouir du télétravail ? Les heureux élus sont les premiers à dire qu'ils y gagnent en temps de transport réduit et en présence accrue auprès de leurs proches. Jean-Luc Metzger et Olivier Cléach se demandent cependant si le télétravail est véritablement un choix. Les auteurs constatent que l'informatique et Internet, les technologies mêmes qui rendent aujourd'hui possible le télétravail, ont considérablement alourdi la charge de travail des cadres : nombre exorbitant de messages électroniques à traiter, actualisation des systèmes informatiques, etc. Les salariés concernés par le télétravail, en grande majorité des cadres, ne choisiraient-ils pas d'effectuer une partie de leur travail à domicile parce qu'il est devenu impossible de le faire au bureau ? Le point de vue de ces auteurs se comprend, il est vrai, d'autant mieux qu'ils incluent dans le télétravail l'activité que de nombreux cadres réalisent à leur domicile, après leurs heures de bureau, voire pendant les fins de semaines et les vacances. Or, lorsque le travail entre à la maison, il y a péril en la demeure. Dans un contexte d'intensification du travail, il est facile de laisser le travail envahir l'ensemble de la journée. D'autant plus que c'est au télétravailleur de marquer les limites, tracer les frontières entre le temps de travail et le repos.
« Savoir "quand arrêter le travail" devient une compétence à part entière », observent J.-L. Metzger et O. Cléach. Compétence indispensable pour que le télétravail soit effectivement porteur d'un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée.

Ce premier cadrage statistique sur le télétravail a été réalisé à l’occasion du rapport sur le « Télétravail en France » élaboré par le Forum des Droits sur l’Internet. Il s'appuie sur l'enquête permanente sur les conditions de vie des ménages réalisée par l'Insee (enquête PCV). À l'intérieur de cette enquête, c'est plus précisément le module réalisé en octobre qui a été utilisé. Il comprend un questionnement succinct sur les conditions de travail, la localisation de l'activité de travail et l'usage de l'informatique.
Le système statistique public ne dispose pas, en fait, d'enquête spécifique pour dénombrer et caractériser les salariés qui pratiquent le télétravail.

Surtout des cadres
Les « télétravailleurs » sont essentiellement des salariés très qualifiés. Qu'ils le pratiquent à domicile ou de façon nomade, près de la moitié d'entre eux sont ingénieurs ou cadres et près d'un tiers exercent une profession intermédiaire. Pratiquement aucun ouvrier et très peu d'employés pratiquent le télétravail. Par contre, 10 % des cadres peuvent être considérés comme des télétravailleurs à domicile (4 % fixes, 6 % alternants), mais seulement 2 % des professions intermédiaires (respectivement 1 % et 1 %), et moins de 1 % des employés. Toutefois, dans la mesure où l'enquête ne permet pas de déterminer le lieu d'utilisation de l'informatique, on surestime sans doute la proportion de cadres exerçant un télétravail. Par ailleurs, 20 % des cadres font du télétravail nomade, 9 % des professions intermédiaires et 3 % des employés.Les femmes et les jeunes en retrait
Les femmes sont minoritaires parmi les télétravailleurs : elles représentent 43 % des télétravailleurs fixes à domicile (soit deux points de moins que leur part dans la population salariée), et seulement 17 % des télétravailleurs alternants et 24 % des travailleurs nomades. La probabilité qu'une femme soit télétravailleuse à domicile ne dépend pas du fait qu'elle ait des enfants, ni de leur nombre éventuel. Ceci semble infirmer l'hypothèse, parfois avancée, selon laquelle les femmes choisiraient le télétravail pour mieux concilier leur vie professionnelle et leur vie familiale.
Si les jeunes recourent un peu moins fréquemment que leurs aînés au télétravail fixe à domicile, ce n'est pas tant du fait de leur âge que de la moindre proportion de cadres parmi eux.
Pour leur part, les seniors sont moins souvent des « télétravailleurs » nomades que leurs cadets : seulement 4 % des salariés de 50 ans et plus, contre 5 % de l'ensemble des salariés. Cette différence est faible, mais elle est néanmoins significative, toutes choses égales par ailleurs.
Principal secteur utilisateur : les services aux entreprises
Deux secteurs se distinguent par une utilisation plus intensive du télétravail : le secteur financier (banques et assurances), avec 3 % de télétravailleurs à domicile, surtout fixes, et 9 % de télétravailleurs nomades ; et, surtout, les services aux entreprises, qui comptent 4 % de télétravailleurs à domicile (plutôt alternants) et 16 % de télétravailleurs nomades. Le secteur du bâtiment et des travaux publics, le commerce, les services aux particuliers et les transports sont nettement en retrait car ils emploient proportionnellement beaucoup moins de cadres. L’industrie et l'administration se situent dans la moyenne.
Globalement, le secteur public compte un peu moins de télétravail à domicile, puisque seulement 1 % de ses salariés sont concernés. Il en irait toutefois différemment si on incluait les enseignants parmi les télétravailleurs. Mais, « toutes choses égales par ailleurs », les salariés du public et du privé y recourent de façon comparable, pour le télétravail nomade comme pour le télétravail à domicile.

Des horaires plus souples mais plus longs
Les télétravailleurs ont des horaires plus souples. Ainsi, chez les cadres, 57 % des télétravailleurs à domicile et 53 % des télétravailleurs nomades déterminent librement leurs horaires de travail, contre 35 % des cadres ordinaires. Cette liberté s’accompagne d’une plus grande flexibilité dans l’organisation et la répartition du temps de travail : les « télétravailleurs » sont beaucoup plus nombreux à signaler travailler la nuit, le samedi ou le dimanche. Les plus concernés sont les « télétravailleurs » alternants à domicile : 20 % d'entre eux déclarent travailler « habituellement» la nuit, « après 22 heures et avant 6 heures », contre 10 % des autres salariés. Alors que 70 % des salariés ordinaires ne travaillent jamais la nuit, c'est le cas de seulement 30 % des télétravailleurs alternants (58 % pour les « nomades » et 60 % pour les « télétravailleurs » fixes à domicile). 29 % des travailleurs alternants déclarent travailler habituellement le samedi et 20 % le dimanche. Ces pratiques sont beaucoup moins répandues parmi l'ensemble des cadres : 11 % d'entre eux travaillent le samedi et 3 % le dimanche. Le questionnaire ne comporte pas de question directe sur la satisfaction au travail. Néanmoins, 7 à 8 % des télétravailleurs évoquent un risque de démission au cours des douze prochains mois, contre seulement 3 % des salariés ordinaires, un écart significatif uniquement pour les travailleurs nomades.

Une insertion plutôt bonne dans leur emploi
Les télétravailleurs n'apparaissent pas marginaux par rapport à leur entreprise ou à leur collectif de travail. Ils sont plus souvent en CDI à temps plein ; de même ils sont plus nombreux à avoir reçu une formation au cours des 12 derniers mois, par exemple, 47 % des nomades, contre 28 % des salariés ordinaires. Certes, cela s'explique surtout par le fait que leur niveau élevé de qualification les favorise dans l'accès à la formation, mais pas seulement : le lien résiste à une analyse « toutes choses égales par ailleurs ». Les télétravailleurs déclarent aussi souvent que les salariés ordinaires pouvoir espérer une promotion dans leur entreprise. Ils ne souffrent pas non plus d'un isolement social particulier, au contraire : les télétravailleurs alternants signalent plus souvent (63 %) fréquenter des collègues hors du travail que les autres salariés (52%). Source : Thomas COUTROT (Dares)- Décembre 2004.

DEFINITIONS
Télétravail, au n. m.(Rare au plur.) : Mode de travail pratiqué à distance d'un lieu centralisateur, et dont la mise en oeuvre nécessite des outils de télécommunication (fax, ordinateur connecté à un réseau, etc.). Sont ainsi comprises dans cette définition quasiment toutes les catégories de statut : télétravailleur indépendant ou salarié, télépendulaire ou non, utilisant internet ou non.
Quel travail ?
L’image qui vient à l’esprit en premier lieu est celle d’une secrétaire devant son ordinateur à la maison. C’est le télétravailleur "de base" (sans note péjorative) mais toute compétence peut être exercée dans le télétravail. Tout dépend de ce que va vous demander votre client.
Une large palette de métiers : le télétravail compte quelque 300 métiers qui ont en commun de traiter de l’information : textes, images, sons. Le secrétariat informatique reste le créneau le plus classique, mais les graphistes PAO, programmeurs informatiques, comptables, secrétaires de rédaction, traducteurs, correcteurs d’édition en freelance exercent de plus en plus à domicile. Et bon nombre de professions peuvent aujourd'hui se décliner en télémétiers : téléjuristes, télébricoleurs, télévendeurs, etc. Nous pourrions en écrire toute une page. Nous sommes d’ailleurs certains que la liste est loin d’être connue, les clients ne sachant pas encore eux-mêmes ce qu’ils peuvent vous demander de faire. Le tableau parait donc idyllique. Mais...?Mais l’ombre au tableau est qu’on ne s’improvise pas télétravailleur. Il faut au départ de solides compétences, bref il faut posséder un métier. Vous vous dites que pour de la saisie de documents, cela va baigner. Essayez donc. Votre client va vous envoyer une thèse à mettre en page. Vous connaissez ce type de mise en page ?
Nous ne disons pas qu’il faut des diplômes à ne plus savoir qu’en faire, on peut faire du télétravail avec de bonnes connaissances sans diplômes mais on ne peut pas tout faire. Il faut obligatoirement se limiter. Sinon on passe pour un incompétent.
Les moyens
Bien sûr l’Internet est idéal pour transférer le fruit de votre travail au particulier ou l’entreprise qui vous a missionné. Mais le courrier, le téléphone et le fax font aussi partie des moyens de communication du télétravailleur. Le véhicule se révèle également utile lorsqu’il faut se déplacer pour rencontrer le client. Certaines missions consistent également à faire du démarchage. C’est aussi du télétravail.
Si nous revenons aux moyens informatiques, ceux-ci devront être conséquents et adaptés au travail fourni. La maîtrise des logiciels va de soi. Si vous faites de la retouche photo et que vous mettez une semaine au lieu des deux heures que vous aviez prévues, vous allez perdre de l’argent. Car votre travail, c’est vous qui le tarifez. Et cette tarification dépend avant tout du statut sous lequel vous allez exercer.
Le statut du télétravailleur
Un statut est-il obligatoire ? Vos clients demandent quelqu’un de compétent et de sérieux. Eux-mêmes ont une comptabilité à tenir et votre facturation doit y être inclue.Il est donc hors de question de travailler au noir. On aborde donc un sujet épineux mais qui a ses solutions.
On peut distinguer trois types de télétravailleurs :
- Salarié d’une entreprise
De plus en plus d’entreprises pour des raisons budgétaires (location des locaux entre autres) permettent à certains de leurs salariés de travailler de chez eux ce qui évite à ceux-ci d’aller tous les jours au bureau. Bref il faut déjà être dans une entreprise.
- Indépendant
Il faut bien y arriver. Si vous voulez travailler en solo, il faudra choisir : indépendant ou en portage salarial. Devenir indépendant revient à s’enregistrer au registre du commerce et donc avoir un numéro de SIRET comme toute bonne entreprise. Vous pouvez ainsi vous constituer en entreprise individuelle, EURL, SARL, et j’en passe. Un processus très carré (charges salariales et tout ce qui va avec). Un système à conseiller pour celui qui est sûr d’avoir une clientèle et de fournir des prestations de qualité.
Il est en effet inutile et très "casse-gueule" de commencer à payer les charges de votre entreprise si vous n’avez encore aucun client ni mission.
- Le portage salarial
Très bonne alternative pour celui qui veut s’essayer au télétravail sans prendre trop de risques. Voyons en quoi consiste ce système.
Vous vous mettez en relation avec une entreprise de portage salarial (très simple un coup de téléphone suffit). Après avoir trouvé vos clients et des missions, vous communiquez à l’entreprise de portage la facturation que vous allez appliquer à vos différentes missions. Celle-ci va envoyer la facture à votre client et se faire payer. Elle va ensuite vous payer après avoir payé vos charges et autres frais.
Vous êtes donc plus ou moins le salarié de cette entreprise.
L’avantage est que vous pouvez avoir des missions quand vous voulez, vous n’avez pas de comptes à rendre à votre service de portage.
L’inconvénient est que vous ne récupérez que 50% sur ce que vous facturez au client. Le service de portage se sert au passage. Cela reste tout de même la meilleure façon de s’essayer au télétravail histoire de voir ce que vous valez. Si cela démarre sur les chapeaux de roues, vous pourrez devenir indépendants et faire le grand saut.
ConclusionLe domaine du télétravail est actuellement bien délimité. Mais il reste bien des services à proposer, il y a forcément des domaines dans lesquels les clients potentiels demanderont des télétravailleurs. Et ils ne le savent pas encore. Il reste à les découvrir et surtout à les faire découvrir à vos clients. C’est pourquoi toute compétence est bonne à mettre en avant. Mais cela demande du travail et de l’énergie.
Télétravailler ne veut pas forcément dire travailler à domicile en permanence. La possibilité d'alterner aussi dans une semaine de travail périodes de travail à domicile et de travail dans l'entreprise existe. C'est même la solution la plus développée par les entreprises car elle permet au télétravailleur et au management de préserver le lien professionnel.
Le télétravail est la solution idéale pour les salariés qui…
- aspirent à un équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée
- passent beaucoup de temps dans les trajets
- travaillent beaucoup par téléphone et par e-mail
- doivent souvent se concentrer sans être dérangés au bureau
- ont un handicap de mobilité
Comment devenir télétravailleur salarié :
- soit l’entreprise propose le télétravail au salarié.
- soit le salarié propose le télétravail à son entreprise.
- soit l’entreprise recrute un télétravailleur expérimenté.
LES FORMES DE TELETRAVAIL
I -Le travail Sédentaire alterné ou " Pendulaire "
Les salariés alternent périodes passées sur leur lieu habituel de travail et périodes dans d'autres endroits : domicile, bureau de proximité mis à disposition par l'entreprise, bureau dans une autre société, chez un client ou un fournisseur par exemple. Leurs métiers et fonctions ? Chef de projet, manager à distance, ingénieur, webmaster, chargé de développement, consultant, etc.

II - Le travail Coopératif ou Travail de Groupe à Distance
Concerne les équipes de projet en entreprise.
Il consiste à faire travailler ensemble sur un site commun des salariés éloignés géographiquement des locaux de l'entreprise et/ou rattachés à des fonctions différentes de l'entreprise : marketing, production, recherche et développement, etc. Le travail coopératif s'est fortement développé avec la montée en puissance du management par projet.

III - Le Nomadisme ou "Remote Work"
Concerne essentiellement les populations commerciales.
Équipés d'un téléphone portable et d'un micro-ordinateur relié aux systèmes d'information de l'entreprise, les commerciaux peuvent dorénavant transmettre les commandes de leurs clients ou obtenir les dernières documentations techniques concernant leurs produits. Dans ce contexte, passant l'essentiel de leur temps avec leurs clients, ils ne disposent plus au sein de leur entreprise d'un bureau personnel, mais d'un espace partagé qu'ils occupent, par exemple, un après-midi par semaine, voire une fois par mois.
IV - Le Travail à Domicile
Le salarié effectue l'essentiel de son temps de travail chez lui, ne se rendant plus qu'une fois par semaine ou par mois dans l'entreprise qui l'emploie.
V - Le Travail en Télécentre
Les télécentres sont des bureaux mis à la disposition de télétravailleurs par une entreprise. Ils sont équipés d'outils informatiques et de télécommunications. Les télétravailleurs peuvent être soit des salariés d'entreprises ou d'administration distantes, qui réalisent leurs tâches en restant en liaison permanente avec leurs organisations, soit des télétravailleurs indépendants ou des professions libérales. Les " call centers " ou centres d'appel représentent une forme de télétravail en télécentre. Pour les salariés, les secteurs concernés sont la vente, le service après-vente, le marketing, les services bancaires, les renseignements téléphoniques…

Expériences de télétravail d'entreprises pionnières

MONOGRAPHIE ASSISTANTE MATERNELLE

INTRODUCTION

Agréée, formée, encadrée, l’assistante maternelle est plus que jamais considérée comme une professionnelle de la petite enfance. Elles sont près de 300 000 en France, à exercer leur métier chez elles et à la journée.
Cette profession tire ses origines de la fonction nourricière exercée, depuis des siècles, par certaines femmes. Elle assure beaucoup plus que de simples fonctions vitales et de gardiennage.
Dans une première partie, nous étudierons l’histoire de ce groupe puis dans un second temps, nous établirons un entretien et enfin, nous mettrons en avant les enjeux actuels et centraux concernant ce groupe.


I- Recherche Bibliographique

A- Histoire du groupe

A la fin du XVIIIème siècle, le législateur se préoccupe pour la première fois du métier de la nourrice, en instaurant un code de ses droits et devoirs. Puis, au XIXème siècle, la loi Roussel instaure une surveillance médico-sociale des nourrices. Enfin, la fin de la 2nde guerre mondiale voit la création des services de Protection Maternelle et Infantile, chargés d’organiser la surveillance et les placements nourriciers. L'ordonnance du 2 novembre 1945 fait évoluer la fonction nourricière vers une fonction de garde et de soins, toujours dans un souci de baisse du taux de mortalité infantile.

Jusqu'en 1977, l'emploi de nourrice était un mode de garde peu ou pas reconnu légalement et mal rémunéré. De ce fait, les parents n'avaient aucune certitude sur les qualités et les compétences réelles de la nourrice. Or, au milieu des années 70, la demande de garde se développa avec la généralisation du travail des femmes, entraînant la croissance du nombre de nourrices. Il fallait donc définir un statut professionnel ainsi que des normes pour la garde, afin que celle-ci développe l'éveil intellectuel et affectif de l'enfant. La loi du 17 mai 1977 créée un statut professionnel pour les nourrices en fixant les modalités d'agrément et en changeant leur dénomination, instaurant le terme d’assistante maternelle. La loi fixe une base de rémunération, 2 fois le SMIC horaire pour une garde de 8 heures par jour et une égalité de droits avec l'ensemble des salariés en termes de congés payés (1/12ème du salaire annuel) et de sécurité sociale. De plus, elle instaure le droit à des indemnités en cas d'absence de l'enfant, celles-ci s'élevant à la moitié du SMIC horaire par jour, payé par les parents.
Mais certaines contraintes s’imposent aux assistantes maternelles car la loi définit une fonction "d'assistance aux parents dans leurs tâches éducatives", notamment en précisant les règles d'agrément mais aussi en proposant une formation de 60 heures au cours des 5 premières années et impose aux parents employeurs de déclarer l'assistante maternelle employée donc ces dernières se trouvent soumises à l’impôt sur le revenu.

La loi du 6 juillet 1990 incita les parents à déclarer l’assistante maternelle agréée, puisque le coût lié à cet emploi devenait moindre, les charges étant payées par la CAF.

La loi du 12 juillet 1992 modifie profondément le statut professionnel des assistantes maternelles car les conditions d’obtention de l’agrément sont simplifiées, il est instruit par les services départementaux de la Protection Maternelle Infantile (PMI) ; et est valable 5 ans et le nombre d’enfants que peut garder l’assistante maternelle est limité à 3 ; l’assistante maternelle peut avoir le soutien d’une assistante sociale et d’une puéricultrice ; sa rémunération est revalorisée : 2,5 fois le SMIC horaire par enfant et par jour ; la formation devient obligatoire : 60h sur 5 ans pour l’accueil non permanent ; les parents bénéficient d’une réduction fiscale de 25% des sommes dépensées. Le nombre de familles bénéficiaires étant passées de 159000 fin 1992 à 468000 fin 1998.

D’autres réformes ont aussi amélioré le statut des assistantes maternelles comme la modulation de la majoration AFEAMA qui a pour objectif de favoriser le recours aux assistantes maternelles pour les familles aux revenus modestes sans porter atteinte à l'aide déjà consentie aux familles plus favorisées. Ce sont donc 30 000 nouvelles familles qui ont bénéficié de cet effort public et ainsi confirmer la prédilection des parents pour ce mode de garde en France.

Le Gouvernement a remplacé toutes les aides existantes pour les enfants nés à partir du 1er janvier 2004 par un nouveau dispositif en faveur des familles : la PAJE (Prestation d’Accueil des Jeunes Enfants).
L’objectif consiste à permettre à tous de choisir plus librement le mode d’accueil de l’enfant. Une autre réforme a été annoncée : rénover le statut des assistantes maternelles.
L’extension de la convention collective en janvier 2005 signée le 1er juillet 2004 a été arrêtée. Elle apporte des réponses aux revendications des assistantes maternelles au point de vue de leur professionnalisation mais aussi de leurs conditions de travail. Elle affirme le caractère normal de la mensualisation de la rémunération, la reconnaissance des frais auxquels elles doivent faire face en accueillant des enfants, la nécessité d’un contrat de travail écrit et l’obtention d’un bulletin de salaire mensuel à date fixe mais aussi en instaurant un régime de prévoyance pour prévenir les pertes de salaire en cas de maladie ou d’accidents. Cette convention diminue la précarité de la situation.


B- Evolution des modes de recrutement et des modes d’exercice

Une assistante maternelle choisit sa profession. Il ne faut aucun diplôme pour exercer ce travail mais une formation doit être effectuée suite à l’agrément. Il n’y a pas de modes de recrutement car une assistante maternelle garde des enfants à domicile et ses employeurs sont principalement menés vers elle grâce à un réseau relationnel ou le bouche à oreille. Souvent une assistante maternelle acquiert une certaine renommée qui lui offre la confiance des employeurs.

L’assistante maternelle peut exercer son travail de différentes façons :

-Indépendante, ses employeurs sont les parents de l’enfant accueilli. Ils fixeront ensemble la rémunération pour la réalisation du bulletin de paie ainsi qu’un contrat de travail pour déterminer les jours et horaires d’accueil de l’enfant. Une fois agréée, elle doit suivre obligatoirement une formation de 60h dans un délai de 5 ans suivant l’agrément.

-D’une crèche familiale, elle est rattachée à la municipalité, à une association ou à une mutuelle et exerce son activité dans un cadre lui permettant un meilleur suivi, soutien et partage de son expérience. Elle est encadrée par l’équipe de la crèche proposant des séances d’activités en collectivité. Les parents versent directement à la crèche familiale une somme calculée en fonction de leurs ressources et de leurs charges familiales. La crèche offre des garanties comme un suivi régulier de l’enfant par un médecin de la crèche, la directrice de la crèche se rend périodiquement au domicile de l’assistante maternelle et il existe un règlement intérieur que s’engagent à respecter les parents et les assistantes maternelles. Elle doit suivre une formation d’une durée minimale de 120h à réaliser dans un délai de 3 ans suivant l’agrément.

-D’Aide Sociale à l’Enfance, elle est employée par le Conseil Général et doit être agréée à titre permanent et se voit confier des enfants issus de famille en difficultés, à plein temps. Elle intervient dans le cadre de mesures de placements familiaux ordonnées par la justice ou l’Aide Sociale à l’Enfance.

-Des Placements Familiaux Spécialisés, elle est embauchée par des associations spécialisées dans l’accueil d’enfants présentant des troubles graves et doit être agréée à titre permanent pour l’accueil de l’enfant à plein temps.



II- Portrait emblématique d’un membre du groupe tiré d’un entretien

Suite à un entretien avec deux assistantes maternelles, diverses questions ont été posées et des réponses ont pu être données.


Quelle formation avez-vous suivie pour devenir assistante maternelle?
Au niveau du diplôme scolaire, il n’y en a aucun qui soit nécessaire pour exercer ce métier. Personnellement, je n’ai pas le Baccalauréat. La seule chose vraiment indispensable pour être assistante maternelle, c’est obtenir l’agrément de la Protection Maternelle et Infantile. Cet agrément est valable 5 ans.
Depuis combien de temps faites-vous ce travail et pourquoi avoir choisi celui-là plutôt qu'un autre?
J’exerce maintenant depuis environ une dizaine d’années. Avant, j’étais mère au foyer et je m’occupais de mes trois enfants. Mais, ils ont grandi et aujourd’hui, ils n’ont plus vraiment besoin de moi. Deux d’entre eux sont en études supérieures quant au dernier, il a 14 ans. Je voulais rester auprès de celui-ci et une ancienne collègue m’a proposé de garder son fils. J’ai accepté et j’ai demandé un agrément. Ensuite je trouvais que ce travail était très bien et en plus il me permettait de rester chez moi.
Quelles sont vos tâches quotidiennes ?
Je fais le ménage dans la maison afin d’accueillir les enfants dans les meilleures conditions. Les parents les amènent entre 7h20 et 8h puis partent pour la journée. Ensuite, cela dépend de l’âge des enfants : les petits qui ont moins de 3 ans ne vont pas à l’école, ainsi je les mets au lit, leur donne le biberon, les change ou leur propose des activités telles que la pâte à modeler ou encore des jeux éducatifs (certains sont habitués à regarder la télévision) ; pour ceux qui vont à l’école, ce n’est pas compliqué, les parents les déposent directement à l’école puis je les récupère le midi, leur donne à manger puis ils jouent. Ensuite je les dépose à l’école puis vais les rechercher vers 16h45 et leur donne le goûter puis ils font leurs devoirs ou jouent. Ensuite les parents viennent les reprendre entre 17h et 18h30.
Quelles sont les qualités requises pour ce type de profession ?
Il faut aimer les enfants, être patiente et disponible, avoir du tact, de la douceur et également être affectueuse. Ceci parce qu’on a un peu un rôle de maman de substitution. Dans le travail, il faut aussi de la pédagogie et être capable de trouver des activités susceptibles d’éveiller les enfants.
Voyez-vous des avantages, ou même des inconvénients, à ce métier ?
Même si certains jours sont plus difficiles que d’autres, on ne peut pas dire que ce soit un inconvénient. En étant assistante maternelle, on reçoit beaucoup d’amour de la part des enfants que l’on accueille chez soi. On peut les voir grandir, s’éveiller, évoluer jour après jour. On partage des moments forts et inoubliables avec eux. Je trouve que le fait de travailler avec des enfants est une chance et c’est quelque chose de fabuleux. Il est vrai que certains enfants se montrent parfois coléreux et capricieux mais cela n’est que passager.


III- Enjeux actuels et centraux concernant les assistantes maternelles

Suite à une enquête menée en juin 2005 en France, on remarque qu’en moyenne les assistantes maternelles sont:
-99,8% de femmes de 44 ans vivant en couple avec 1,53 enfants à charge
-leurs conjoints sont à 80% des ouvriers ou employés
-50% résident en ville et 50% en campagne
-70% avaient exercé un autre métier d’assistante maternelle pour concilier vie de famille et salaire
-Durée moyenne du métier : 11,4 ans
-36,4% ont un niveau CAP/BEP et 19,9% un niveau lycée
-2,88 enfants gardés par semaine en période scolaire
-4,6 jours de travail par semaine et 8h20 par jour
-2,6 employeurs

Grâce à de nombreux articles parus sur Internet, de nombreux enjeux s’annoncent pour les assistantes maternelles que ce soit au niveau financier qu’au niveau de la formation et de l’accès à la profession.

-En 2006, les assistantes maternelles ont vu la création du chèque emploi service universel, la mise en place d’une agence nationale des services à la personne ainsi que le développement d’enseignes nationales qui faciliteront la mise en relation des salariés et des employeurs.

-Le 14 septembre 2006, un arrêté a prévu que la formation obligatoire qui sera dispensée à compter du 1er janvier 2007 permettra d’acquérir les compétences et les savoirs associés à l’Unité Professionnelle « Prise en charge de l’enfant au domicile » du CAP Petit Enfance.

-Le 1er janvier 2007, l’assurance chômage baisse de 0,04% pour les assistantes maternelles et l’accès à la formation continue est soumis à un accord entre l’assistante maternelle et l’employeur. L’utilisation du Droit Individuel à la Formation doit être privilégié (24h de droit de formation acquises par année pleine d’activité limitées à 120h sur 5 ans).

-Le 15 février 2007, le Ministère de l’économie annonçait que des indemnités kilométriques allaient être versées aux assistantes maternelles qui utilisent leur véhicule pour le transport des enfants confiés en 2007.


Cependant les perspectives d’évolution sont limitées. En effet, une assistante maternelle qui souhaite développer ses connaissances en puériculture, doit généralement miser sur ses propres ressources et se former elle-même. Elle peut aussi solliciter son employeur pour tenter de se faire financer une formation. Quant aux perspectives d’évolution professionnelle, elles demeurent réduites. Si elle souhaite changer de mode d’exercice, elle peut devenir indépendante ou postuler dans une crèche ou passer un CAP petite enfance pour exercer en école maternelle, en halte-garderie… D’ici peu, les assistantes maternelles devraient pouvoir faire valider leurs acquis afin d’être éventuellement dispensées d’une partie de la formation en CAP.



CONCLUSION


Une assistante maternelle offre bien plus qu’un simple mode de garde, elle donne un mode de vie plus familial qu’à la crèche, un meilleur respect des rythmes de l’enfant, une plus grande souplesse d’accueil en cas de petite maladie et des horaires plus flexibles. Cependant elle a une formation moins poussée que les auxiliaires de puériculture, les visites de la Protection Maternelle Infantile sont espacées et elle est libre de fixer ses dates de vacances. Ce métier reste tout de même intéressant pour les propres enfants de l’assistante maternelle car elle est disponible toute la journée pour ceux-ci. Ce mode de garde est de plus en plus prisé par tous les parents car il offre une certaine stabilité pour les enfants et les parents.








BIBLIOGRAPHIE


Sites Internet
- www.assmat.com
- www.assistante-maternelle.org
- www.uf-am.org
- www.fepem.fr
- www.bebeannonces.com
- www.nounou.net
- www.pajemploi.urssaf.fr


Livres

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Dauvergne Géraldine (2004), L’assistante maternelle, Editions du Puits Fleuri, ISBN 2-86 739-252-7

Desprès Françoise, Choisir sa garde d’enfant, Editions Declics Collection Choisir, ISBN 2-84 768-115-9

Jardy-Masson (2002), Etre Assistante Maternelle, Editions de Masson, ISBN 2-29 401-229-1

Lefevre, Foucault-Haguenauer (2003), Manuel Assistante Maternelle (4èmeédition), Editions de Lefevre, ISBN 2-22 402-750-8

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