mercredi 2 mai 2007

monographie "les enseignants du primaire"


Introduction


L’enseignant qui choisit le premier degré exerce en principe, selon ses vœux, soit en maternelle, soit en école élémentaire, nous étudierons ici le cas des enseignants du, primaire.L’école élémentaire débute à l’âge de la scolarité obligatoire, à six ans.En charge de jeunes élèves, les maîtres ne peuvent se contenter de faire de l’enseignement. Ils doivent veiller aussi au développement de la personnalité de l’enfant.L’école primaire est également un lieu d’apprentissage de la vie sociale. La relation avec l’élève comporte, en primaire, une forte charge psycho-affective: le maître se voit souvent investi du rôle de parent de remplacement.Cet aspect du métier explique la très forte proportion de femmes : plus de 70% des maîtres du premier degré sont de sexe féminin.



1-L’histoire du groupe professionnel


Le métier d’enseignant apparaît à la création de l’école de la République avec les lois Jules Ferry.Tout au long du XIXème siècle, l’Etat, l’Eglise ont voulu contrôler le savoir et ont assigné des tâches à l’école et aux instituteurs.
A partir de 1960 l’avènement de la Vème République provoque des changements structurels et pédagogiques au cœur même de l’école ; le système des degrés succède à celui des ordres.
A partir des années 1990, on constate un changement d’esprit dans la société, l’individualisme est le maître mot. L’élève est au centre du système éducatif.Les professeurs des écoles doivent rendre des comptes sur le plan tant pédagogique (devant le conseil de l’école) que juridique (mise en examen de quelques professeurs des écoles).
Entre 2003 et 2007 des lois sur la décentralisation assignent aux enseignants, aux côtés des missions traditionnelles :instruire, éduquer, former, celle de socialiser.
Au XXIème siècle, les professeurs des écoles doivent être à la fois des professionnels de l’école qui travaillent avec les différents acteurs du système éducatif (élus, parents, collectivités locales…) et aussi des transmetteurs de valeurs.

La considération sociale de l’enseignant s’est modifiée ;il n’y a pas encore très longtemps , on avait de l’estime pour l’instituteur ;on avait de la considération pour leur savoir , leur abnégation et leur vocation alors qu’actuellement, notre société tend à établir le statut social en fonction du niveau des revenus.Pour beaucoup de parents, le fait que quelqu’un ait choisi d’être enseignant n’est plus associé à l’existence d’une vocation, mais plutôt à l’idée d’une issue palliant son incapacité à « faire quelque chose de mieux » .

Pendant ces vingt dernières années, l’activité de l’enseignant en primaire s’est fragmenté, avec une diversification de fonctions si grande que beaucoup d’enseignants font mal leur travail, non pas parce qu’ils ne savent pas le faire, mais parce qu’ils ne peuvent pas mener à bien, simultanément, les diverses tâches qu’ils ont censés devoir accomplir.En plus de leur cours, ils doivent s’occuper de tâches administratives, se réserver du temps pour élaborer leurs programmes, pour évaluer, pour se recycler, pour orienter les élèves et recevoir les parents ;ils doivent organiser des activités extrascolaires, assister à des conseils d’enseignants et peut-être même surveiller les bâtiments et le matériel, les récréations et les réfectoires.De nombreuses recherches ont dénoncé comme cause fondamentale de l’épuisement de l’enseignant le manque de temps pour pouvoir remplir les multiples responsabilités qui se sont accumulées sur lui ; on peut citer notamment.

Depuis 1991, la scolarité à l’école primaire est divisée en deux cycles: le cycle des apprentissages fondamentaux (CP, CE1), et le cycle des approfondissements (CE2, CM1, CM2).Cette nouvelles organisation n’est pas sans incidence sur les manières de travailler des enseignants, invités à collaborer entre eux et à se concerter plus fréquemment afin d’adopter des modes de fonctionnement adaptés aux besoins de leurs élèves.
A l’école élémentaire, les programmes sont arrêtés par le ministère. Le maître doit enseigner l’apprentissage de la lecture, l’histoire, la géographie, l’éducation civique, les mathématiques, les sciences, la technologie, les disciplines artistiques , voire une langue vivante.


2- Evolutions des modes de recrutement


En ce qui concerne le recrutement des instituteurs on ne constate pas de réelle crise avant 1984.
Nous débuterons notre analyse de l’évolution des modes de recrutement en 1955.Entre cette période et aujourd’hui nous constatons de grands changements notamment sur le mode d’accès et le niveau scolaire des candidats.
En effet, jusqu’en 1973 la majorité des candidats est recrutée à la fin de la 3ème et une minorité par le biais du concours post-baccalauréat.
Entre 1977 et 1984, le baccalauréat devient obligatoire pour se présenter au concours d’entrée, puis le DEUG sera ensuite exigé et maintenant et ce depuis 1991 la licence est imposée.

On peut situer une période propice au métier d’enseignant au primaire entre 1955 et 1984.En effet, durant cette période les demandes et les nombres de postes mis au concours sont très importants.Il faut noter que l’accès au concours est ouvert à des personnes peu diplômées (après la 3ème ou après le baccalauréat) ce qui permet d’attirer un grand nombre de candidature.

Provoquée par des difficultés de recrutement et des exigences scolaires, une période d’ajustement a eu lieu entre 1984 et 1991.En effet on va assister, durant cette période à une baisse considérable des candidatures.Ceci est du notamment à l’élévation du niveau de recrutement des instituteurs au niveau du DEUG.En passant ainsi le concours du recrutement à un niveau supérieur au baccalauréat en 1985, plus de la moitié des candidats traditionnels est mise de côté.
Par la suite, la société va connaître une forte augmentation des diplômés de l’enseignement supérieur, ce qui justifiera l’accroissement progressif des candidats à se présenter au concours.

Jusqu’en 1991, l’établissement qui recrutait les enseignants du primaire était l’Ecole Normale mais ensuite les IUFM (Institut universitaire de formation des maîtres) sont crées.Ces nouveaux établissements vont provoquer des changements au niveau du recrutement.Désormais les candidats désirant passer le concours devront être titulaire d’une licence mais à l’issue de leur formation seront reconnus comme des cadres de la fonction publique.
Dans les années 90, on assiste à un grand nombre de départs en retraite d’enseignants ayant été recrutés au milieu des années 50 ; ceci provoquant une offre importante de postes vacants.

Le concours préparé est le CRPE (concours de recrutement des professeurs des écoles).Le CRPE est académique il s’agit donc d’un recrutement local, il se prépare souvent à l’IUFM.Une fois reçus au concours, les professeurs des écoles effectuent un stage puis suivent une année de formation professionnelle à l’IUFM.La titularisation se fera par une évaluation des stages d’un mémoire et de l’année de formation.


3- Modes d’exercice


Privé/public
Concernant le secteur public ; le Ministère de l’Education nationale est en charge de la plupart des établissements du cycle du préélémentaire et du primaire.
Si des professeurs des écoles désirent enseigner dans le privé, ils peuvent préparer le diplôme des CFP (centres de formation pédagogique des professeurs d’école de l’enseignement catholique) .Les enseignants du privé sont des contractuels de droit public exerçant dans un établissement privé .Ils n’ont donc pas les avantages des fonctionnaires.Leur supérieur hiérarchique est le chef d’établissement mais l’employeur officiel est l’Education nationale.

Perspectives d’évolutions
grâce à la formation continue et à la promotion interne, un professeur des écoles peut, par exemple, devenir directeur d'école, maître formateur en I.U.F.M., psychologue scolaire, inspecteur, enseignant au collège ou au lycée.


4- Interview


Après avoir recueilli les témoignages de 5 professeurs des écoles, j’ai décidé de relater celui d’une enseignante du primaire âgée de 53 ans.
Mon choix d’interroger une personne de cet âge est volontaire de sorte qu’elle ait suffisamment d’ancienneté.

Pouvez vous s’il vous plait vous présenter
« Je suis enseignante au primaire du secteur privé depuis 35 années. J’ai actuellement une classe de CE2 de 32 élèves. »

Pourquoi avoir choisi ce métier ?
« Depuis toute petite je souhaitais devenir institutrice, évidemment ce terme n’existe plus maintenant nous sommes des professeurs des école ! Pour moi c’est une vrai vocation car j’adore travailler auprès d’enfants. »

Quelles satisfactions vous apportent cette profession ?
« Déjà, le fait de travailler avec des enfants m’épanouie pleinement; ensuite j’apprécie beaucoup la grande autonomie qui nous est offert, on est seul à gérer sa classe et on peut faire nos cours comme bon nous semble;aussi, ce métier est polyvalent car on enseigne différentes matières, on organise des sorties avec des élèves,etc ce qui nous permet de ne jamais s’ennuyer ; ensuite, les vacances sont intéressants pour ma vie de famille, et puis aussi j’ai la sécurité de l’emploi, chose non négligeable de nos jours !
Egalement j’éprouve une certaine fierté lorsque je rencontre d’anciens élèves ou leurs parents qui ont bien réussi professionnellement. De même le coté relationnel est agréable que ce soit avec les collèges, les enfants ou leurs parents»

Et à l’inverse quels reproches auriez vous à faire à cette profession ?
« Le problème c’est qu’au fil des années on demande aux enseignants d’en faire toujours plus, depuis quelques années je suis obligée de faire des surveillances pendant la récréation et même le midi je dois filtrer les élèves selon qu’ils rentrent chez eux pour manger ou non, on fait un peu le pion! Egalement au niveau des matières on nous en demande plus: maintenant on va devoir enseigner l’anglais !
Et puis au niveau discipline beaucoup de choses on changé, avant les instituteurs étaient très respectés, moi-même quand j’étais élève, je me souviens qu’au moindre écart on était sanctionné et il fallait pas broncher, alors que maintenant pour le peu qu’on donne une petite punition on se fait traiter de tous les noms et en plus de cas on aura les parents sur le dos !
Et au niveau discipline il y a de quoi dire ! On passe notre temps à « faire la police » !
Sinon une autre difficulté que je rencontre aussi c’est l’exigence de certains parents qui n’hésite pas à critiquer votre façon d’enseigner !
Et puis bien sur dans ce métier il faut être capable de s’adapter à tous les enfants, de 3 à 11 ans car on peut nous changer de niveau et dans ce cas on à tout à refaire, mais ceci dit avec les changements de programmes même les enseignants qui ne changent pas de niveau doivent modifier leurs préparations de cours. »

Vous avez choisi de travailler dans le privé, pourquoi ?
« J’ai préféré opter pour l’école libre car les principes de discipline et de religion me tenaient à cœur. »

Au final, étés vous plutôt contente de votre carrière ou pensez vous que vous auriez du choisir un autre métier ?
« Je suis très contente de ma carrière d’autant que je suis devenue cadre grâce à mon ancienneté et c’est vraiment le métier que je voulait exercer mais c’est certain que si j’étais jeune aujourd’hui je ne sais pas si je m’aventurerai dans ce métier car déjà pour rentrer dans l’Education nationale c’est beaucoup plus difficile qu’avant, maintenant il faut tout de même la licence, d’une part et d’autre part il faut avoir des nerfs solides ! Mais lorsqu’on a la vocation, il faut suivre son idée.»

L’ambiance au travail, comment est-elle ?
C’est une ambiance chaleureuse voire même familiale car entre collèges de liens solides se créent lorsqu’on reste dans une même école, dans mon cas j’ai exercé dans deux écoles, une à la campagne et une à la ville.

Avez-vous constaté des fortes différences entre ces deux établissements ?
« Je dirai qu’en ville l’organisation est beaucoup plus structurée contrairement à la campagne où c’est davantage « bon enfant ».Au niveau de l’ambiance, il est vrai que l’effectif d’enseignants étant plus faible à la campagne les rapports sont plus proches.Au niveau des enfants, on est plus proches d’eux qu’en ville car on les connaît bien, ce sont des voisins, des enfants d’amis, dans un village tout le monde se connaît ! »

En complément de cet entretien, ci-joint une vidéo.(source www.lesmétiers.net) montrant une enseignante du primaire en activité.

IV- Un enjeux actuel et social


Le métier d’enseignant au primaire est un métier dont on aura toujours besoin,et en grand nombre de sorte à répondre à l’éducation des populations futures.Les jeunes désirant devenir professeurs des écoles se comptent en grande quantité car c’est un métier passionnant épargné par le chômage.Ceci dit de grandes modifications ont eu lieu quant à ce métier, un thème actuel et malheureusement de plus en plus fréquent que doivent aborder les enseignants est la violence.Ce phénomène est relaté dans de nombreux articles de presse, un exemple récent est joint en annexe p9.





Conclusion


Depuis 1992, la filière de l’enseignement en primaire a la côte ; on peut argumenter ce fait de part la sécurité que l’emploi offre, les salaires revalorisés, les perspectives de carrières améliorées, sans compter la durée des vacances.Et désormais les professeur des écoles ont le statut de cadre.
Bibliographie



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Delecroix Germain (2003), Guide juridique de l’enseignant, scérenCRDP Poitou-Charentes.ISBN 2-86632-544-3

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Develay Michel (1994), Peut-on former les enseignants, Paris, ESF éditeur, collection Pédagogies.ISBN 2 7101 1038-5

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Tardif Maurice, Lessard Claude (2004), La profession d’enseignants aujourd’hui, Evolutions, perspectives et enjeux internationaux, Pul, De boeck, pédagogies en développement.ISBN 2-7637-8034-2

www.education.gouv.fr

www.enseignants-du-primaire.info

www.lamaisondesenseignants.com

www.lesmétiers.net

www.planete-enseignant.com

Annexe
Article issu du site internet www.lexpress.fr

Société //
mardi 6 février 2007, mis à jour à 10:42
Violence
Deux institutrices agressées LEXPRESS.fr
Deux jeunes gens ont frappé deux enseignantes dans une école primaire à Châlons-en-Champagne, afin de venger le frère de l'un deux. Sérieusement touchée, l'une d'elles est hospitalisée. Les deux agresseurs doivent être jugés en comparution immédiate mardi





eux institutrices ont été serieusement molestées lundi dans une école primaire de Châlons-en-Champagne, dans la Marne, par deux jeunes gens qui reprochaient à l'une des enseignantes d'avoir fait une remontrance au petit frère de l'un d'eux samedi.
Les deux agresseurs sont entrés dans l'école Verbeau lors de la récréation de 10h30 et se sont dirigés vers l'institutrice qui avait réprimandé l'écolier. Selon Didier Garrez, président de des parents d'élèves FCPE de la ville, ils auraient "roué de coups" l'institutrice devant les enfants, qui s'est retrouvée à terre, avant de s'en prendre également à l'une de ses collègues, venue s'interposer.
"Sérieusement touchée", la première enseignante a reçu des coups à la tête, aux jambes et bras, et était toujours hospitalisée lundi soir. Les deux jeunes gens ont été interpellés et doivent être jugés en comparution immédiate mardi.




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