samedi 14 avril 2007

Dans cette monographie je vais présenter la profession de directeur de banque et plus particulièrement dans la deuxième et la troisième partie la profession de directeur de banque dans une grande banque de Picardie et de la région Parisienne.
Dans une première partie je vais retracer l’historique de cette profession, et ses grandes évolutions à travers les temps.
Dans une deuxième partie je vais interviewer un directeur d’agence pour mieux comprendre cette profession aujourd’hui.
Dans une troisième partie je vais me concentrer sur un enjeu qui est essentiel pour cette banque et qui a eu de forts impacts, il s’agit des fusions.
L’origine des banques remonte au plus lointain passé de l’histoire. On retrouve des traces dans des institutions datant de plusieurs millénaires avant J-C. Bien que le métier au cours du temps ait pris des formes très variées des traits suffisamment stables permettent d’identifier la permanence de la fonction.
Les premières traces d’établissement bancaire remonte à 3400 3200 avant J-C en Babylonie. La notion de directeur de banque a subit de grandes évolutions car le directeur de banque d’hier et celui d’aujourd’hui non plus rien à voir.
Durant de très nombreux millénaires les directeurs de banque été les propriétaires de celles-ci. Les banques étaient privées et appartenaient généralement à une seule personne car même si elles exerçaient leurs influences et possédaient des représentants dans le monde il n’y avait qu’un seul établissement dont le directeur était le propriétaire. Il s’agissait le plus souvent de grand propriétaire foncier, de grande famille noble, de chef religieux mais aussi de commerçant.
Une première évolution du métier avec l’apparition des banques public vers le IVème siècle avant J-C en Grèce car la le directeur de la banque n’est plus le propriétaire mais c’est l’Etat.
Une nouvelle évolution entre le moyen age et la renaissance avec le retour des banques privées propriétés des grandes familles européennes. L’évolution réside dans le fait que ces banques avaient une nécessité d’être représentées physiquement dans plusieurs villes et pays, il y a eu création de succursales ou ils mirent à leur tête des membres de leur famille. Puis au fur et à mesure de la croissance de leur présence ils durent mettre à la tête de ces « agences » des personnes extérieur à leur famille c’est ainsi que la notion de directeur d’agence telle que nous la connaissons aujourd’hui a émergé. Pour ce renforcer petit à petit et principalement fin du XIXéme début du XXéme siècle. Puis les banques on du suivre les évolutions de la vie économique avec la mondialisation, la concurrence est on du s’adapter en formant de grand groupe dont la possession revient aux actionnaires. Aujourd’hui les directeurs d’agence sont des salariés de la banque.
Le recrutement a également connu des mutations avant le métier de banquier se transmettaient de père en fils du fait que les banques était la propriété d’une personne il s’agissait donc d’un héritage. Puis avec l’apparition des banques publiques les directeurs étaient de haut « fonctionnaire » de l’Etat qui entretenaient de bonnes relations avec ceux qui gouvernaient et décidaient de leur successeur au moment de leur départ. Il y a eu ensuite un retour à la privatisation des banques où la transmission s’effectuait de nouveau de père en fils. Avec l’expansion des agences bancaires pour être directeur d’agence il faut soit avoir le diplôme en ayant étudié dans les institutions de l’époque ou alors on avait recours a ce que l’on appelle la promotion interne notamment après la 2nde guerre mondiale c'est-à-dire que l’on rentrait dans la banque sans qualification au bas de l’échelle puis par le travail et des examens interne on accédait à ce poste, il y avait une volonté de former tout les collaborateurs. Aujourd’hui ce mode de recrutement est beaucoup plus rare puisque déjà pour rentrer dans la banque il faut au minimum un bac +2 et la promotion interne est moins utilisée. Désormais se sont les diplômes qui priment pour accéder à ce poste.
L’exercice de la profession a également suivit de grand changement qui sont dus aux évolutions de la profession et à l’histoire.La profession a tout d’abord été privé et indépendante car la propriété d’une banque n’appartenait qu’à une personne. Puis l’activité est devenue publique et elle n’était plus une activité indépendante car la propriété appartient à plusieurs personnes et les décisions ne sont plus du fait d’une personne. Il s’en suit une nouvelle retombée dans le domaine privé mais pas dans l’activité indépendante car création de réseaux. Cette situation a perduré jusqu’aux grandes vagues de nationalisation des banques en France c’est la loi du 2 décembre 1945 puis du 24 janvier 1984 et avec la création d’un secteur bancaire public. Aujourd’hui les banques sont un mélange de privé et de public.
Dans cette 2ème partie je vais réalisée l’interview de Mr X directeur d’agence dans la banque X et également représentant syndical et au prud’homme.
Question : Pourquoi et comment es tu rentré dans la banque ?
Réponse : c’est un peu par hasard, je voulais continuer mes études mais à 17 ans ½ j’ai eu l’occasion de rentrer à la banque X car mon grand père connaissait quelqu’un de cette agence et comme il y avait une place de libre et que le contact commercial me plaisait j’ai passé le concours de l’époque fait par le directeur de l’agence. J’y suis donc rentré par connaissance en 1965 au guichet.
Q : Par quels moyens as-tu accédé au poste de directeur d’agence.
R : Par promotions interne et en suivant des formations pour obtenir un CAP banque et un diplôme interne équivalent à un DUT. Je suis passé de guichetier à démarcheur rural de 70 à 72 puis démarcheur urbain sur Doullens de 72 à 74 puis animateur commercial de 74 à 78 ou mon travail consistait à aller dans toutes les agences du département j’ai ainsi côtoyé tous les directeurs d’agence et y ait appris le métier en collaborant à la mise en place des politiques commerciales et des séminaires de vente. Puis adjoint de 78 à 82 ou j’assurais le pilotage de l’agence et travaillais avec toutes les délégations. Puis directeur d’agence depuis 82.
Q : Y a-t-il eu une évolution dans ce poste ?
R : oui car le métier de directeur d’agence depuis 25 ans a considérablement changé.
Il y a 25 ans nous étions les responsables de nos agences et de leur fonctionnement le groupe n’intervenait que très peu. Car je m’occupait du financement,de la gestion du budget interne,des prévisions sur les dépenses,des charges du personnel, des investissements mais aussi des RH car c’est moi qui embauchais, accordais les promotions les évolutions des salaires,les appréciations du personnel. Ainsi que de l’organisation administrative et commerciale de l’agence avec le contrôle sur la répartition des tâches, des charges administratives et des taux de prêt. De l’élaboration des objectifs commerciaux, du plan d’action commercial de mon agence en liaison avec le service marketing. De la vérification de l’activité commerciale de chacun. On avait réellement le contrôle sur notre agence. Aujourd’hui progressivement notre responsabilité a considérablement diminué puisque l’on est très peu consulté pour tout ce qui est décision budgétaire, RH car l’embauche et la promotion ne dépendent plus de nous. Il y a une déresponsabilisation. Au niveau des politiques et objectifs commerciaux nous ne sommes plus que des exécutants car aujourd’hui c’est le siége qui les détermines. Des procédures strictes qui sont imposées on ne peu plus diriger son agence comme on le souhaite c'est-à-dire plus de vente conseil car la politique est de vendre plus et de vendre des produits de masse, des tarifications imposées.
Et le métier du directeur de demain sera sûrement encore moindre.
Q : y a-t-il une différence de traitement entre les hommes et les femmes à ce poste ?
R : Oui mais il y a quand même eu une évolution positive du nombre de femmes à ce poste depuis 25 ans. En 1982 sur 43 directeurs il y avait 2 femmes, en 2007 il y en a 5. Il y a également des différences de salaire puisqu’il y a au minimum 20% d’écart entre les hommes et les femmes car généralement les femmes se sont arrêtées pour élever leurs enfants et ce temps n’a pas été rattrapé mais ceci n’est pas la seule explication.
Q : quels ont été les changements de la fonction au moment de la fusion ?
R : Lors de la fusion il y a eu une révolution culturelle. La fusion en 2005 avec la Brie était une fusion contrainte et forcée car les autres caisses avaient déjà fusionnées entre elles, il ne restait que la Brie et l’Oise. La Brie étant une caisse de 1200 personnes et celle de la Somme de 800 personnes il y a donc eu une absorption de la Somme par la Brie. Depuis les procédures d’Amiens ont été abandonnée au profit de celles de Meaux or ce n’est pas le même environnement ni le même type de clientèle et donc de produit. Il y a eu une incompréhension des clients et du personnel qui n’y ont pas adhéré ce qui a entraîné une opposition du personnel et des clients. Avec la 2éme fusion qui a démarré en 2006 de nouvelle délocalisation de postes et de services pour la Somme ce qui fait que des personnes on changé 2 fois de métier en 1an ½ après 15 ans de maison. Et suite à « 1 DRH incompétente les hommes et les clients ont été oublié au détriment de la rentabilité ».
Dans cette 3ème partie je vais présenter l’un des enjeux actuel et central d’une grande banque X qui est la 1ére banque de France, il s’agit des fusions entre des caisses régionales.
En effet aujourd’hui pour qu’une banque reste rentable il est nécessaire qu’elle se regroupe, qu’elle fusionne avec d’autres caisses de son groupe pour résister à la concurrence désormais il n’est plus possible d’être ce que l’on appelle une caisse régionale isolée.
La fusion entre 2 caisses régionales est réglementée, il y a des règles à respecter notamment ce que l’on appelle un protocole de fusion qui aborde le déroulement et les conséquences de la fusion pour les salariés qui est présenté à la direction nationale du groupe qui doit donner son accord. Après acceptation il y a une multitude d’étapes qui détaillent les changements dus à cette fusion et les organisations jusqu’à la bascule en général cela prend un an. Pour pouvoir donner naissance à la nouvelle caisse régionale, le conseil d’administration de chaque entreprise est dissout et on procède à l’élection du nouveau conseil d’administration.
Selon le protocole il n’y aura pas de licenciement économique lié à la fusion pour les CDI ni pour insuffisance et incompétence professionnel consécutif à la fusion. Une mobilité fonctionnelle et géographique sur la base du volontariat, ainsi qu’une formation et un accompagnement aux salariés amenés à changer d’emploi avec un plan de formation individualisé. Et la création d’une cellule spécifique d’accompagnement et d’aide à l’orientation pour mener les entretiens d’orientation, et de réaliser des bilans de compétence pour aboutir à un projet de formation.
Sur le papier tout une structure permettant aux salariés qui veulent changer de fonction, d’identifier et d’essayer les fonctions qui les intéresse et pour finir un accompagnement dans ses nouvelles fonctions par le biais du tutorat. Et également un dispositif d’aide financier mis en place pour ceux qui choisissent une mobilité géographique. Mais aussi une sécurité de l’emploi pour ceux dont le poste disparaît avec la fusion.
Mais dans la réalité entre l’engagement sur le papier et l’application sur le terrain il y a de grosses différences. En effet les formations proposées et nécessaire pour un changement de poste ne sont pas toujours dispensées. Des promesses sur les mobilités fonctionnelles et géographiques qui ne sont pas tenues. Des suppressions de poste essentiel à la vie de la banque comme la possibilité de supprimer le poste de directeur adjoint ainsi que de mettre des directeurs de secteur qui s’occuperaient de plusieurs agences à la place des directeurs d’agence qui ont au maximum deux agences à leur charge. Il y a donc la naissance de nombreux conflits sociaux avec une grande rivalité entre les sites, une méconnaissance entre l’encadrement, les chefs de service du siège et l’encadrement des réseaux. Surtout que dans la Somme l’entreprise était comme une famille où les clients en faisaient partis alors que dans la Brie c’est une entreprise d’anonyme où l’on traite de la masse. Il y a donc eu une détérioration des conditions de travail au détriment de la qualité du service à la clientèle, il n’y a plus de relationnel, une difficulté pour le réseau de la Somme de comprendre que la notion de client n’ait plus la même propriété et priorité, car la relation avec le client est devenue impersonnelle ils ne sont plus que des dossiers qui doivent être rentables. Et des traitements de dossier long car il n’y a plus de connaissance dans le réseau donc une impossibilité de faire avancer des dossiers ou de les faire accepter car se sont des clients fidèle, de plus il y a une amplification de la paperasse.
Qui plus est la fusion est un frein à la promotion interne car il y a moins de postes et plus de salariés, donc des départs massifs vers la concurrence surtout pour les bons éléments.
De plus la nouvelle fusion avec l’Oise entraîne une résignation et une démotivation des salariés car ceux de l’ex Somme et de l’ex Brie vont encore perdre de leurs acquis qui avaient déjà été bien diminués avec la première fusion. Egalement un sentiment d’incertitude qui vient du fait que la DRH ne communique pas assez sur les changements consécutifs à la fusion, et ils ont peur de ne pas être défendus et qu’ils d’être une nouvelle fois absorbés par une autre caisse. Il y a également un déphasage entre les résultats financiers de l’entreprise et la reconnaissance de celle-ci à ses employés, car un résultat qui explose et pas de reconnaissance salariale. Tout ceci entraîne donc de forts conflits sociaux, une rancœur entre les salariés des différents sites ainsi que des grèves et des démotivations dont les premières victimes sont les clients.
On peut donc constater que dans la banque comme dans tous les autres corps de métier la mondialisation a crée un besoin de rentabilité tel qu’aujourd’hui les hommes et les femmes des agences ainsi que leurs clients ne sont plus la priorité puisque aujourd’hui la priorité est les bénéfices.










BIBLIOGRAPHIE :

Dauphin-Meunier A (1964), Histoire de la banque, Paris, Presses universitaire de France.
De Carmoy Hervé (1995), La banque du XXIème siècle, Paris, Edition Odile Jacob.
Bugard Jean-Jacques (1991), La banque en France, Paris, Presse de la fondation nationale des sciences politiques & Dalloz.
De Fournas François Xavier (1998), La marre aux banquiers, Paris, Village mondial.
Entretien avec MR X, directeur d’agence à la banque X.
Document interne de la banque X, Accord sur le dispositif social d’accompagnement de la fusion entre les caisses régionales de X de l’Oise et de Brie Picardie.

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